Un petit-déjeuner tranquille... ou pas [pv Richard]

[suite du RP >> Passez par la case armurerie et touchez 20 000 <<]

Clare précédait le Major d'un pas seulement dans les couloirs de la base. Elle avait vraiment très faim maintenant. Il était grand temps d'aller prendre un petit-déjeuner, sinon elle ne serait bonne à rien de toute la journée et elle allait se maudire pour ça. Sur le trajet, elle aperçut au bout de différents couloirs. Le Capitaine Perkins, sa chef d'équipe - en passe de devenir son amie - qui marchait d'un bon pas, sans doute en direction de la salle de boxe. Plus loin, elle hâta légèrement le pas pour ne pas arriver au croisement en même temps que le Sergent-Chef Anderson dont elle entendait la voix et savait qu'il venait dans leur direction. Quel boulet celui-là ! Tiens, c'est vrai qu'il était dans l'équipe de Richard. Le pauvre... Clare se demandait bien comment il faisait pour ne pas en avoir ras-le-bol de lui et le faire changer d'équipe pour s'en débarasser. Encore plus loin, elle aperçut au loin une petite blonde agitée qui courrait avec ce qui semblait être une pile de rouleaux de bandages dans les bras. Le Docteur Keller, la fiancée du Major Grant avait-elle entendu dire. Cette rumeur l'avait un peu étonnée mais après tout, pourquoi pas. Ils allaient bien ensemble. Elle si faible et lui si fort.
Penser à eux fit s'interroger Clare sur sa propre vie sentimentale. Avait-elle repéré quelqu'n sur la base ? Pas vraiment... Il faut dire aussi qu'elle n'avait pas tellement l'esprit à ça. De toutes manières, il lui faudrait quelqu'un qui ait de la poigne et qui ne soit pas trop mièvre.

Les portes du réfectoire apparurent enfin du bout du coulir, coupant court à son introspection. La chinoise y entra et tint la porte pour le Major. Puis elle posa ses yeux avec gourmandise sur ce qu'il y avait à manger. Elle prit un plateau et passa prendre une assiette vide qu'elle remplie de saucisses et d'oeufs brouillés. Elle ajouta sans gêne un beignet à la pomme et un grand verre de jus d'orange. Après quoi, elle allait s'installer à une petite table inoccupée, comme la majorité à une heure si matinale.
Clare était l'une de ses femmes énervantes qui pouvaient manger absolument ce qu'elles voulaient sans prendre un gramme. Comme elle était nulle en cuisine, excepté pour la nourriture asiatique, elle en profitait.

Avant d'attaquer, elle tourna la tête pour voir où en était le Major.

Nul doute que l'on commençait à voir du monde actuellement dans les parages de la base. A vrai dire, vu que l'heure commençait à tourner tout le monde commençait à être disons opérationnel désormais, et c'était l'heure habituel du petit déjeuner. Enfin pour la plupart bien entendu, on pouvait en tout cas dire qu'il y avait du mouvement. On remarqua le passage de plusieurs personnes, de sa connaissance ou non. Avant de finalement pénétrer à l'intérieur du réfectoire à la suite du Sergent. Lui, n'avait pas vraiment grand appétit en fin de compte, il faut dire que son petit déjeuner était déjà passé depuis un moment. Après l'entrainement physique qu'il s'imposait tous les matins. Oui car on se voyait mal déjeuner avant, sinon bonjour ce que cela donnerait.

Enfin pour le moment, laissant le Sergent faire ses emplettes au niveau des plats, lui se contenta de se diriger vers la cafetière, pour se servir un bon mug de café. Ne sachant pas si le Sergent en prenait du café ou pas, il prépara malgré tout une deuxième tasse. Sait-on jamais, et puis si elle ne le prenait pas, il le prendrait pour lui, deux cafés ne l'avaient jamais tué. Bien que le café des environs avaient plus l'air de jus de chaussette qu'autre chose mais bon avec l'habitude, on l'oubliait.

Il rejoint Clare en remarquant qu'elle était déjà installée, en tout cas au vu de son plateau, on pouvait dire qu'elle avait faim quand même. Mais cela ne le regardait pas de toute façon, arrivant près de la table, il se contenta d'un petit.

"Café ?"

Avant de s'installer en face d'elle, se contentant pour sa part de son café. Le deuxième étant également sagement posé sur la table, ne sachant pas si elle le prenait ou pas. En tout cas, on avait remarqué, bien que cela n'avait rien à voir, que les rumeurs allaient encore bon train dans les parages. Suffisait qu'il voit comment on le regardait, à croire qu'il allait bientôt se marier. Profitons simplement du café.

Clare vit le Major arriver à la table avec deux mugs. Roooh, qu'il était bien élevé cet homme-là !

_ Café ?

La chinoise hocha la tête en souriant brièvement :

_ Oui, merci.

Elle planta sa fourchette dans les oeufs brouillés et en prit plusieurs bouchées. Huuuum ! Délicieux ! Le petit-déjeuner était sans conteste son repas préféré de la journée. Elle avait l'habitude d'engloutir des tonnes de choses, de manger raisonnablement à midi et de ne rien avaler le soir. Ou si, une soupe en hiver. Après tout, on avait besoin d'énergie pendant la journée alors que la nuit... En plus, elle n'aimait pas se sentir lourde pour aller au lit. Elle jeta un coup d'oeil à Richard qui se contentait de son café. Il devait la prendre pou une goinfre. Boah, tant pis.

_ Depuis quelle heure êtes-vous debout ? demanda-t-elle sur le ton de la conversation.

Ce n'était pas indiscrêt, ça pouvait aller. Elle écouta la réponse en finissant les oeufs. Zut ! Elle avait oublié de prendre un couteau pour couper ses saucisses. Elle était bonne pour se relever.
La jeune femme écarta sa chaise et se rendit jusqu'aux bacs à couverts qui était un peu à l'écart dans un renfoncement. Mine de rien, le réfectoire commençait à se remplir. Un groupe de militaires fit son entrée dans la salle. En voyant Clare attraper un couteau, trois d'entre eux (deux lieutenants et un capitaine) se dirigèrent vers elle en se poussant du coude. L'un des lieutenants s'exclama en faisant ricaner ses compères :

_ Alors la chin'tok, ils t'ont fait des sushi aujourd'hui ?

La jeune femme poussa un long soupir. Encore ces abrutis racistes ! Elle avait déjà fait l'objet de leurs railleries sans esprit la semaine précédente.

_ Les sushi sont japonais, se contenta-t-elle de répondre avec lassitude.

Cette situation était énervante parce qu'ils étaient tous les trois plus gradés qu'elle alors elle ne pouvait pas les remettre publiquement à leur place. En même temps, ils s'arrangeaient toujours pour ne pas être entendus quand ils décidaient de la malmener un peu.

_ Fais pas la maline, Fang Yin, maugréa son interlocuteur un peu vexé.

Alors, mieux valait les ignorer et retourner sagement s'asseoir. Des crétins pareils ne valaient pas le coup de s'énerver. Ceci dit, une petite balle entre les deux yeux... Le sniper sourit pour elle-même en s'imaginant les abattre comme du gibier. Evidemment, le militaire crut qu'elle se moquait d'elle. Il vira au rouge et lui saisit le poignet brutalement Un couteau tomba sur le sol.

_ Tu trouves ça drôle, la jaune ?! Je vais te faire passer l'envie de rire !

_ Ouais ! T'as rien à foutre là d'abord, rentre dans ton pays ! renchérit l'un de ses copains d'une voix rauque.

Abruti ! C'était quoi le drapeau sur son épaule ? Le même que le sien, celui des Etats-Unis ! Et elle avait certainement plus fait pour lui que ces trois clowns réunis.

Est-ce qu'il fallait tout ce temps pour aller chercher un malheureux couteau ?

A vrai dire, désormais, il ne voyait pas quoi dire d'avantage, à part la laisser profiter de son petit déjeuner. Peut-être qu'il irait se chercher un petit quelque chose entre deux, mais en attendant, il allait se contenter de son café bien noir. Bien qu'il mette des sucres dedans. A priori, elle acceptait le café, bien que celui-ci, elle ferait mieux de ne pas le boire. Enfin en même temps de son côté, il allait le boire donc dans tous les cas, c'est que ce n'était pas si nocif que cela pour la santé pas vrai ? Toujours est-il qu'elle lui posait une question entre deux coups de fourchettes finalement, posant tranquillement son café sur la table, il répondit bien entendu à la question.

"Cinq heures du matin, mon horloge biologique n'est pas capable de dormir plus longtemps quand je suis à la base. Et vous ?"

Entre temps, elle partit se chercher un couteau, c'est vrai, que pour couper ce qu'on avait dans l'assiette, sans couteau, cela ne serait pas vraiment simple à vrai dire. Il allait tout simplement attendre qu'elle arrive, enfin qu'elle revienne, peut-être qu'il aurait fini son café tiens, il irait s'en rechercher un autre. Enfin pour le moment, on ne faisait pas grand chose à part se laisser un peu aller sur la table, sans pour autant s'affaler ou s'étaler bien entendu. On se reposait quelque peu dirons nous.

Mais elle mettait un temps fou pour aller se chercher un couteau ! Certes le réfectoire commençait à devenir assez fréquenté désormais, mais malgré tout, cela ne devrait pas prendre plus de quelques minutes n'est-ce pas ? Se retournant pour savoir ce qu'il en était, il la vit en pleine discussion finalement avec deux militaires, sans que pour autant d'ici, il voit leurs rangs. Il n'avait pas une vue à rallonge non plus. Bien on dirait qu'elle se tapait la discussion n'est-ce pas ? Enfin il se retourna quelques instants à nouveau, avant de commencer à entendre du bruit. Apparemment, cela ameutait du monde, il se passait quoi désormais ?

En observant bien, on remarqua aisément que les deux guignols s'amusaient à montrer leur supériorité. Encore des abrutis qui se croyaient plus malins les uns que les autres. Se redressant sur son siège, de toute façon, personne n'avait l'air de vouloir faire quelque chose, il s'avança dans leur direction. Bien sur, il ne doutait pas qu'elle soit capable de se défendre loin de là en fait, mais bon si c'était des officiers.

Et c'était bel et bien des officiers en arrivant sur place. Deux Lieutenants et un Capitaine. Eh bien désormais on avait le droit à de sacrés paires de trisomiques dans l'armée américaine quand même. Se raclant légèrement la gorge - ça faisait penser que son café était resté sur la table - il essaya d'attirer leur attention. Surtout qu'il arrivait légèrement derrière eux, donc ils ne le voyait pas.

"Messieurs, on peut savoir ce que vous êtes entrain de faire ?"

Pour l'instant, Richard était toujours semblable à lui-même. En gros totalement imperturbable et pas le plus social de la bande d'après l'expression de son visage. Il n'attendait qu'une chose, qu'ils se retournent et qu'ils voient à qui ils avaient à faire. Bien qu'il n'aimait pas jouer de son grade, parfois ça aidait.

Clare vit s'approcher le Major avant ses agresseurs. D'un coté, elle était soulagée parce qu'elle n'aurait pas à les massacrer et à terminer devant la cour martiale. Mais d'un autre coté, elle était frustrée. Ca fait un peu cliché et en puissance, elle pouvait se défendre elle-même. Dans ce cas-là, c'était simplement son respect sans borne pour la hiérarchie qui lui empêchait de casser le bras du lieutenant qui avait saisi si brutalement son poignet. Après tout, c'était pour pouvoir faire ce genre de choses qu'elle avait choisi d'apprendre le kenpo kai.

"Messieurs, on peut savoir ce que vous êtes entrain de faire ?"

Gloups ! L'étreinte qui la blessait se déserra légèrement alors Clare en profita pour récupérer son membre d'un geste sec. Elle faisait des bles facilement et on voyait déjà les prémices d'un bel hématome se dessiner sur sa peau à l'endroit où l'homme avait exercé son étau.
Les trois gradés se retournèrent d'un seul mouvement et le Capitaine prit la parole :

_ Bonjour Major. Ce n'est rien. Cette chin... euh, ce sergent nous a manqué de respect.

Bin voyons... Parce qu'ils savaient ce que c'était que le respect ces ignards ? Clare leur jeta un regard des plus méprisants et les ignora pour aller rejoindre la position de Richard. Elle en avait plus que marre ! Puisqu'elle ne pouvait pas s'attaquer physiquement à eux, elle se dit qu'il faudrait qu'elle se renseigne sur leur emploi du temps à ces trois-là. Elle irait leur mettre une honte internationale en s'entraînant au tir à coté d'eux ou, pourquoi pas, une rouste sur un ring lors d'une innocente séance de boxe.
La jeune femme ramassa le couteau tombé et posa sa main meurtrie, au poignet maintenant bleuï, sur le bas de Richard. Elle plongea ses yeux noirs dans les siens. Son regard était triste et semblait lui dire : "Laissez tomber, Major. Ca m'arrive tout le temps."
De toutes façons, elle avait le sentiment qu'il ne les croirait pas et pour le moment, c'était ce qui comptait...

On ne pouvait pas dire qu'il les croyait, bien au contraire finalement. Il suffisait de voir le léger haussement de sourcils qu'il avait pour le comprendre. Sceptique, légèrement. A trois contre un, comment est-ce qu'elle pouvait leur manquer de respect finalement ? Il devrait peut-être la laisser leur botter les fesses en fin de compte. D'autant plus qu'actuellement, le Sergent venait de le rejoindre, tout du moins à ses côtés et on pouvait clairement voir que finalement le manque de respect était surtout visible de leur côté. Ah bah bravo, ils s'attaquaient à une femme, en étant à trois. Et bien qu'il sache les compétences du Sergent, il savait également qu'elle n'allait pas au delà de la hiérarchie militaire, et donc ce sont ces trois guignols qui en avaient profité. Que c'était joli de voir l'armée américaine dans ce genre de splendeur finalement.

"Messieurs, mes galons ne m'ont pas rendu aveugle je vous signale."

Histoire de montrer clairement, que toute l'histoire, on l'avait remarqué quand même. Remarquant le regard de Clare, et malgré le fait, qu'elle n'avait pas l'air de voir tout cela aller plus loin, on n'allait pas laisser traîner tout ceci n'est-ce pas ? Sinon c'était bon pour que cela continue des jours et des jours. Dans cette base, on n'était pas là non plus pour venir se venger les uns sur les autres, on se devait de rester unis, surtout avec ce qui se passait de l'autre côté de la porte. Une bonne petite leçon ne leur ferait pas de mal après tout.

"Je n'aurais jamais cru que des officiers de l'armée américaine seraient aussi stupides. Mais bon, il faut croire que nos critères de recrutement ne sont plus aussi bons. Vous n'êtes pas d'accord ?"

Le premier qui l'ouvrait, corvée de patates pendant les deux semaines à venir. Enfin avec leurs grandes g***, ils étaient encore capables de dire quelque chose de toute façon. Rien qu'en les voyant c'était simplement.

"Bien donc vous verrez directement avec le Général concernant ce qu'il fera de vous, je lui ferais un rapport de l'incident. Mais avant tout, présentez vos excuses au Sergent. Tout le monde dans cette base a le droit à un minimum de respect Messieurs. Et si vous ne comprenez pas cela, vous feriez mieux de demander une autre affectation."

Le coeur de Clare se serra lorsqu'elle comprit que le Major n'allait pas laisser passer l'incident et qu'il comptait au contraire y donner suite. Finalement, il y avait peut-être une justice dans le monde des Hommes. Elle laissa glisser sa main meurtrie du bras du militaire et se tourna de nouveau vers les trois autres, à présent penauds. C'était à leur tour de ne pas pouvoir répliquer face à un mieux gradé qu'eux. Alors messieurs, est-ce que c'était agréable ?
Quand Richard leur ordonna de présenter leurs excuses, ils sursautèrent. Quoi ? Dire des choses aimables à une femme aux yeux bridés ? Inconcevable. Un long silence s'installa. Très long. Si long que Clare se demanda s'ils parleraient un jour. Qui craquerait le premier ?
Le lieutenant qui lui avait fait le bleu s'avança finalement d'un pas et, sans toutefois cacher le dédain et le dégoût qui se lisait dans son regard dur, il dit, pas trop haut non plus :

_ Je suis désolé, Sergent.

Le second lieutenant s'exécuta imméditament pour ne pas être en reste :

_ Oui... désolé, Sergent. C'était pour...

Rire ? Ah oui, c'était très drôle effectivement. Crétin ! Heureusement qu'il n'avait pas terminé sa phrase. Mais que faisait le Capitaine toujours silencieux ? Il fixait Richard qui était sans doute en train de lui infliger la pire humiliation de sa vie. Ma parole mais il n'allait pas parler ?! Le fou. Clare voyait sa mâchoire se contracter au fil des minutes. Finalement, il lâcha sans soutenir son regard qui n'avait pourtant rien de victorieux :

_ Mes excuses, Sergent.

Hé bin voilà ! Le compte était bon. La jeune femme hocha la tête en silence.

Lorsque le Major les libéra, ils partirent tous les trois à grands pas sans prendre ce pourquoi ils étaient finalement venus : leur petit-déjeuner.
La jeune femme fit de nouveau face à Richard et lui dit :

_ Vous allez dire que ce n'était rien et que vous n'avez fait que ce qui devait être fait mais le fait est que vous êtes le seul à avoir fait quelque chose pour moi depuis mon arrivée au SG-C et pour moi ce n'est pas rien alors... merci.

Le petit sourire qu'elle esquissa ensuite pour lui montrait bien son soulagement, et son regard, sa gratitude.

Eh bien ils n'avaient pas l'air motivé malgré tout pour faire leurs excuses, à vrai dire, c'était comme si on leur demandait de déplacer un continent on dirait. A croire finalement que les préjugés avaient la vie dure. Et dire que pourtant on servait dans la même armée. Mais bon certaines mentalités étaient toujours présentes, on ne pourrait pas revenir dessus aussi facilement n'est-ce pas ? De plus, ce n'était pas vraiment son travail à vrai dire. On n’était pas le défenseur des droits de l’homme ou de l’égalité, mais il y avait des choses à respecter malgré tout. Parfois on se demandait quand même ou est-ce qu’on allait chercher ce genre de guignols. Enfin ils firent quand même leurs excuses, avec mauvaise grâce on dirait. D’autant plus qu’ils venaient de se donner en spectacle devant du monde, suffisait de voir ceux qui observaient ce qui se passait. Nul doute que désormais ceux-là, leurs réputations étaient faites.

Enfin ils partirent sans même chercher à prendre un petit déjeuner, à croire qu’on leur avait fait peur. Mais il croyait surtout que c’était parce qu’ils étaient honteux de s’être fait rabroués par un officier supérieur. D’autant plus qu’apparemment, ils avaient l’habitude de faire cela. Mais bon, on espérait que maintenant ils allaient se calmer sur ce genre de choses. Ou nul doute que la punition par la suite sera plus sévère. Déjà que là, il allait y mettre son grain de sel.

Elle le remerciait ? De quoi ? Il n’avait fait que rétablir certaines règles élémentaires dans une base militaire, pas besoin de remerciement. Et apparemment elle avait anticipé sur ce qu’il allait dire, à croire que sa réputation était déjà faite à lui aussi.Il hocha simplement de la tête suite à ses dires.

"Ils n’avaient aucun droit de vous manquer de respect de la sorte. Vous êtes toute aussi méritante qu’eux voir plus en vous trouvant ici. Si certains ne veulent pas le comprendre, alors c’est qu’ils n’ont vraiment rien à faire ici."

Voilà tout, enfin toujours est-il qu’après un regard sur les alentours, histoire que tout le monde se disperse. La séance était finie maintenant.

"Retournez à vos occupations, le spectacle est terminé."

Histoire de bien faire comprendre aux autres, que tout était fini, et qu’il faudrait agir la prochaine fois plutôt que de profiter du spectacle. Posant une main sur l’épaule de Clare, sorte de signal finalement pour bouger.

"Retournons au petit déjeuner, ce n’est pas ses imbéciles qui vont m’empêcher de prendre mon café."

Plus une sorte d’humour qu’autre chose actuellement.

Clare hocha la tête suite aux paroles de Richard.
Effectivement, des badauds s'étaient rassemblés petit à petit pour observer la scène. Elle ne les avait pas remarqué jusqu'à ce que le Major leur ordonne de se disperser. Maudite race humaine... D'où venait cette fascination pour le sadisme qui donnait la faiblesse de ne pas l'interrompre ?

La jeune femme suivit son supérieur qui retournait s'installer autour de leur table. Elle jeta un coup d'oeil à son assiette qui devait être froide à présent. Boah, tant pis. On n'allait pas gâcher cette bonne nourriture. A présent armée d'un couteau, elle entreprit de couper ses saucisses. Il y avait encore quelques regards curieux qui portaient dans sa direction mais elle n'y prêtait pas attention. Qu'est-ce que ces idiots pouvaient bien se dire encore ? Et, pire, qu'est-ce qu'ils iraient raconter ? Peu lui importait également.

Elle but une gorgée de café tiède et demanda pour montrer qu'elle était passée à autre chose :

_ Vous travaillez pour le projet Stargate depuis longtemps ?

La chinoise mordit dans un bout de saucisse qu'elle mâcha discrètement et avala avant d'ajouter :

_ Comment avez-vous réagi quand... vous savez, les aliens et tout ça...

Nouvelle gorgée de café. Son regard devenu doux croisa celui d'acier du Major et elle sourit en secouant la tête.

_ Vous n'êtez pas obligé de répondre, bien sûr.

Qu'est-ce qu'elle croyait ? Que son petit sauvetage l'avait rendu plus loquasse ? Apparemment, elle avait oublié à qui elle s'adressait. Mais bon, comment dit-on déjà ? Ah oui. Qui ne tente rien a rien...

Finalement tout se termina, tout le monde se dispersa et on put finalement reprendre le chemin vers la table et donc vers le petit déjeuner. Il la laissa s’installer en premier, avant de faire de même. Le café n’était plus tellement chaud désormais, tiède légèrement, mais bon, c’était toujours mieux que du café froid finalement. Enfin en tout cas la conversation avait l’air de reprendre sans qu’il en soit l’instigateur en fin de compte. Apparemment elle avait des questions à lui poser. En même temps la race humaine était curieuse de nature, on n’allait pas lui enlever cela de toute façon. Depuis combien de temps il travaillait sur le projet ? S’il se rappellait bien cela remontait à quelques années en tout cas, avant la défaite des Goa’ulds. On n’avait pas vraiment la notion du temps, surtout que les jours ne se ressemblaient guère dans les environs, alors nul doute que finalement cela passait tellement vite qu’on ne savait exactement quand est-ce qu’on était. Façon de parler bien entendu. Mais il allait répondre.

"Cela doit faire désormais à peu près trois ans que je suis au SG-C. Oui ça doit être dans ses environs là, quelques temps après que l’Irak se soit rendue finalement."

Nouvelle question à la suite, notamment concernant les aliens. Oui cela n’avait rien d’étonnant en fin de compte qu’on pose la question concernant les peuples que l’on rencontrait au cours des missions d’explorations. Surtout que la première fois, cela ne semblait jamais totalement réel.

"Au début, comme tout le monde j’imagine. Mais une fois que vous lisez les rapports, vous comprenez qu’ils sont aussi aliens que nous, ils viennent juste d’un autre monde je dirais. On s’y habitue au fil du temps, sauf concernant les Tok’Ras, leurs doubles personnalités, ça fait toujours….bizarres."

Il ne s’agissait que d’une conversation purement professionnelle, voilà peut-être pourquoi il était aussi loquace dirons nous. Après, si cela partait sur d’autres domaines, pas sur qu’il le soit. Mais bon c’était toujours un début là non ?

"Et vous ? Vous vous y faites à cet environnement ?"

Autant alimenter la conversation, bien que ce ne soit pas son fort.

Clare sourit de toutes ses dents en entendant le Major émettre des doutes sur les Tok'Ras. L'un de ses plus proches amis (et seuls amis) sur la base en était un. Duncan était un homme très charmant et son symbiote, bien qu'un peu sec parfois, aimait bien la jeune femme - chose extrêmement rare si on en croyait son hôte.
Elle finit d'une gorgée son mug de café.

_ Il me semble que vous en avez un dans votre équipe. Un Tok'Ra. J'espère qu'il vous fera changer d'avis.

Elle se garda d'ajouter qu'elle le trouve très sympathique et mais n'en pensait pas moins. Richard lui retourna la question concernant les aliens et elle dut y réfléchir.

_ C'était très étrange pour moi au début. Je pensais égoïstement que la Terre était la seule planète habitée dans l'Univers alors... toutes ces planètes, toutes ces galaxies... Mais je m'y suis très bien habituée en fin de compte. J'ai toujours aimé apprendre des choses et leurs contacts est toujours bénéfique. Bien sur, je n'ai jamais rencontré d'aliens vraiment physiquement différents de nous, comme les Unas par exemple.

La jeune femme essaya de s'imaginer en face d'un de ces reptiles bipèdes et esquissa une petite grimace. Ce devait être étrange quand même...
Bon, son assiette était finie. Entraînement, fait. Petit-déjeuner, fait. A quoi allait-elle occuper le reste de sa matinée à présent ?

Il avait juste dis que c’était bizarre de toute façon ses tok’ras, bon on évitera également de dire qu’il se prenait pour plus malin que les autres mais bon, ça, ce n’était pas franchement une nouvelle. Ils étaient arrogants, mais bon au moins eux, ne se prenaient pas pour les rois du monde, ou de la galaxie. Ce n’était pas pour autant qu’on devait tout leur donner et leur faire une confiance sans faille. On restait sur ses gardes avec ce genre d’individus de toute façon. Certes il était dans son équipe, et il se demandait d’ailleurs ce qu’il avait fait pour mériter cela, surtout que le gus se croyait malin en discutant ses ordres. A croire que le système de hiérarchie ne fonctionnait pas chez eux. Enfin bref, pour le faire changer d’avis, plus buté que lui, cela n’existait pas de toute façon.

"Evitons de parler de lui si vous voulez bien. On ne peut pas dire que notre entente soit des plus cordiales."

On lui montrerait bien qui était le chef d’équipe finalement, mais on risquait de toute façon l’incident diplomatique. Il faudrait vraiment qu’ils arrivent à se mettre d’accord, mais bon ce n’était pas vraiment prêt d’arriver. Et actuellement on ne souhaitait pas vraiment parler de lui. La conversation repartit notamment sur les aliens et sur les premières impressions de Clare. Il hocha simplement de la tête, oui certes, les Unas étaient de véritables aliens, à n’en pas douter en tout cas. Mais la plupart du temps, on tombait sur des types normaux.

"La plupart du temps vous tomberez sur des êtres humains, avec quelques différences. Mais pas de troisième œil ni quoique ce soit approchant. Faut juste éviter de les vexer si vous rencontrez de vrais « aliens », la plupart sont sympathiques."

Si on évite bien sur les symbiotes goa’ulds en fin de compte. Il finit tranquillement son café, apparemment Clare avait également terminé son petit déjeuner, bien il allait peut-être la laisser tranquille désormais non ?

Ah ! Apparemment, il ne portait pas son ami Duncan dans son coeur. Bon, tant pis pour lui après tout. Il finirait peut-être par réaliser que c'était un homme bien, malgré le symbiote qu'il devait se coltiner. Mais la méfiance était le lot des militaires du projet Stargate et les habitudes avaient la vie dure. Pas la peine de batailler contre ça, surtout que ce n'étaient pas ses affaires.
Elle sourit en entendant le Major lui parler un peu des aliens et repensa à ceux qu'elle avait eu l'occasion de rencontrer. Aucun n'était terrifant.

Bien, elle avait fini son déjeuner. Elle allait peut-être laisser le militaire tranquille, quoi qu'elle était persuadé au fond de ne pas bien le déranger puisque c'était lui qui avait accepté de l'accompagner ici alors que rien, pas même la politesse élémentaire, ne l'y forçait.

Clare se leva et lui dit en le regardant droit dans les yeux :

_ Merci pour ce moment, Major. Je vous souhaite une bonne journée.

Bon, pas besoin de salut militaire, il n'avait pas eu l'air d'apprécier ça quand elle l'avait fait plus tôt ce matin. La jeune femme prit son plateau et alla le déposer docilement sur un chariot où on devait les mettre une fois le repas terminé.
Qu'allait-elle faire à présent ? Peut-être aller retrouver Kyle ou Duncan. Elle n'avait pas encore d'être seule en ce moment.

Il hocha simplement de la tête quand elle se leva pour partir, à vrai dire, il n’avait pas fait grand-chose pour qu’elle apprécie ce moment. Bien au contraire, il n’avait fait que lui tenir compagnie, ce n’était vraiment rien finalement. Toujours est-il qu’il allait répondre quand même.

"A vous aussi Sergent."

Finissant rapidement son café, il se leva à son tour. A vrai dire, désormais, il n’avait plus grand-chose à faire. Il allait certainement passer par la salle de contrôle pour voir si tout se passait bien ou pas, et par la suite. Tiens oui, il avait un rapport à taper actuellement, il serait temps de le faire pour le remettre par la suite au Général. Voilà une idée qui était bonne en fin de compte. Il se dirigea donc tout d’abord vers son bureau. Cela ferait passer une partie de la journée, le temps de correctement rédiger. Il était quand même un homme d’action, rester sans rien faire pas son truc. Et en dehors des missions, il avait du mal à s’occuper. Enfin après, il irait peut-être dans les labos, faire quelques tests.

A voir tout cela.