Mitrailleuses
La mitrailleuse est une arme à feu à fonctionnement automatique, chambrée pour une munition de calibre inférieur ou égal à 15 millimètres, les armes similaires de calibre supérieur étant généralement appelées canons automatiques ou mitrailleurs. Son objectif est d'offrir une puissance de feu maximale par une capacité au tir en rafales soutenue, ainsi qu'une portée pratique supérieure à celle d'une arme individuelle. Son apparition est souvent considérée comme l'un des éléments majeurs marquant l'entrée de la guerre dans l'ère industrielle.
Les mitrailleuses modernes ont des caractéristiques communes, l'emploi de canons interchangeables, l'alimentation par bande de cartouches et une équipe de servants, de deux à cinq hommes, emportant l'arme, les munitions, les canons de rechange et éventuellement un trépied. Le principal changement est assez récent et concerne l'emploi de munition plus légère comme le 5,56 mm OTAN, comme dans l'exemple de la FN Minimi belge, ce qui maximise l'emport de munitions et permet la standardisation sur un calibre unique pour l'infanterie. Les calibres comme le 7,62 OTAN, semblent en perte de vitesse, la tendance semblant être d'utiliser le 5,56 uniquement pour les armes légères et de laisser le traitement à longue portée des objectifs non protégés, à des armes plus lourdes comme les mitrailleuses lourdes et les canons mitrailleurs sur véhicules ou les lance-grenades automatiques de 30 et 40 mm.
Automatisation du tir:Depuis les travaux de Hiram Maxim, l'arme utilise l'énergie produite par le départ de la munition précédente, le recul, pour réapprovisionner et tirer de nouveau, le tir en continu ne nécessite alors aucun apport externe d'énergie, comme par exemple sur les modèles de Gatling, où le servant devait tourner une manivelle, pour que le tir se poursuive. Dans les armes automatiques, la pression des gaz, permet de renvoyer la culasse en arrière et d'éjecter la douille, en comprimant un ressort, dit récupérateur. Ce dernier va ensuite, ramener la culasse en position de tir, en poussant une nouvelle munition dans la chambre, celle-ci est percutée et le cycle reprend. Cependant, l'arme tirant des munitions assez lourdes et puissantes, comme celle d'un fusil règlementaire, ce procédé est peu satisfaisant et il est même dangereux d'utiliser des mécanismes simple, comme les culasses non calées des pistolet mitrailleurs. Le canon et la culasse doivent rester solidaires et étanches, le temps que la pression des gaz consécutive à la combustion de la cartouche atteigne des niveaux raisonnables. Ce besoin entraine donc la présence d'un dispositif de verrouillage, puis de déverrouillage de la culasse, plusieurs principes coexistent pour le remplir. Certaines nations furent handicapées par le choix de leur munition standard de fusil au XIXe siècle, au cours duquel elle avait adopté des munitions avec une douille à bourrelet et non à gorge, ce type de munition posant plus de problèmes pour l'éjection des étuis et donc plus d'incidents de tir.
Un des plus courant, est appelé emprunt de gaz, il consiste à récupérer les gaz de la charge propulsive assez loin sur la longueur du canon, par une lumière, donc quand la balle va bientôt quitter celui-ci, la pression de ses gaz encore assez élevée pousse alors sur un piston qui entraine le déverrouillage de la culasse. Le blocage de celle-ci peut être réalisé sous diverse forme, existe les culasses rotatives, où le pivotement de celle-ci engage des tenons dans la carcasse de l'arme (système Kalachnikov), ou des modèles basculants. Des variantes d'emprunt de gaz, n'utilise pas de piston, mais les gaz prélevés agissent directement sur un autre point de la culasse.
Autre système, très employé, celui dit à court recul du canon, dans celui-ci, la culasse et le canon reculent ensemble sur quelques millimètres, avant d'être séparés, la culasse continuant son recul toute seule. C'est le système employé par la MG-34 et ses descendants. Des modèles avec un recul solidaire plus long, seront aussi expérimenté, comme sur le Chauchat, mais les difficultés mécaniques, les rendront beaucoup moins satisfaisants, même si dans l'absolu, ils devraient être meilleurs en terme de vitesse initiale et de précision, car l'ouverture se produit après que la balle ait quitté le canon.
Plus moderne et moins répandu, l'amplification d'inertie, où la culasse est composée en deux parties séparée par un levier, une tête qui obture le canon et un corps massif. La tête recule mais du fait des rapports de longueur du levier et de la masse du corps, l'ouverture est alors très lente, ce principe combine la simplicité des culasses non calées et la sécurité de celle qui le sont.
Alimentation en munitions:Autre problème à résoudre pour fournir un tir continu, l'alimentation en munitions, là encore plusieurs systèmes ont été envisagés et employés. Le plus efficace et répandu de nos jours, au moins sur les mitrailleuses moyennes et lourdes, est l'alimentation par bandes. Actuellement celles-ci sont métalliques et dites désintégrables, c'est-à-dire que chaque maillon utilisé se détache du suivant durant la phase d'utilisation et donc est éjecté comme l'étui au lieu de demeurer en l'état et d'encombrer. Auparavant elles pouvaient être fabriquées en tissu, selon le système mis au point par Maxim. Elles sont généralement enfermées dans des boites adaptées à l'arme, pour les utilisations mobiles, souvent appelées chargeur d'assaut. À défaut un homme, le pourvoyeur, doit veiller lors du tir à guider la bande dans l'arme. Même si les mitrailleuses actuelles peuvent être transportées et servies par un seul homme, il est souvent assisté d'un pourvoyeur qui transporte des canons de rechange et des munitions, et plus généralement tout le groupe de combat est mis à contribution pour l'emport des munitions destinées à leur mitrailleuse.
Les chargeurs sont utilisés la plupart du temps par les armes très mobiles comme les fusil-mitrailleurs. Ils sont de formes et de contenances très variables selon les pays et les époques. On trouve ainsi à coté des traditionnels modèles droits, des semi-circulaires qui gagnent ainsi en compacité en profitant du profil biseauté de la cartouche et des circulaires, sortes de tambours de grande capacité mais souvent bruyants, pesants, difficiles à charger et peu fiables. L'arme est généralement destinée à être utilisée en position allongée donc le chargeur est parfois placé sur le dessus, comme sur le BREN britannique ou le Degtyarev DP 28. Les capacités des chargeurs vont de vingt à soixante quinze coups. Certains systèmes inspirés de la Gatling, en particulier japonais, s'alimentaient par l'effet de la seule gravité via un entonnoir où un servant jetait les munitions. Leur fiabilité laissait à désirer et ils limitaient trop la cadence maximale.
Pointage et visée:Les organes de pointage et de visé, utilisés sur une mitrailleuse, dépendent en grande partie de l'utilisation qui est faite de l'arme. Les plus simples sont ceux utilisés dans une utilisation en tant que fusil-mitrailleur, un simple bipied souvent repliable sert à appuyer l'arme pour le tir, et la visée se fait au moyen d'une hausse et d'un guidon, certaines des mitrailleuses les plus modernes sont équipées de lunettes, mais plus dans le but de faciliter le repérage d'objectifs que d'assurer une précision de tir. L'utilisation à la hanche ou épaulé est en générale proscrite du fait du recul de telles armes, qui les rendent dangereuses et complètement imprécises. Un usage souvent constaté, fut par contre le tir à deux hommes, le pourvoyeur portant et calant l'arme pendant que le mitrailleur pointe et fait feu.
Destiné plus à la défense ou aux tirs d'appui, les trépieds rendent l'arme beaucoup plus stable, ils permettent ainsi de réaliser des tirs indirects sur une zone que l'ennemi occupe ou va traverser. Le tir dans ces conditions est alors souvent dirigé par un observateur équipé de jumelles. Certains affuts peuvent aussi se transformer pour permettre le tir contre avions, comme par exemple celui de la MG-34. Une autre variante principalement observée chez les soviétiques, est un petit affut à deux roues, qui bien que plus lourd que le traditionnel trépied, à l'avantage d'être tiré et non porté, il est en outre plus stable et pourvu d'un petit bouclier qui abrite les deux servants pendant le tir. Son principal avantage qui était de diminuer la fatigue lors des longues marches d'approche, disparait néanmoins avec la motorisation de l'infanterie, à laquelle il ne survit pas.
Déclenchement du tir:Le moyen le plus courant de déclenchement du tir d'une mitrailleuse est la détente mécanique, généralement associée à une poignée pistolet. Certaines armes possèdent des sélecteurs de tir offrant un moyen d'obtenir des rafales (tir automatique) ou du tir au coup par coup (semi-automatique). Une variante de système de détente nommée papillon laisse le tireur pointer l'arme par deux poignées placées à l'arrière puis tirer en appuyant du pouce sur la plaque de détente afin d'ouvrir le feu.
L'utilisation d'armes éloignées du tireur, en particulier dans des avions, conduisit dans les années 1930 à des essais de solutions de déclenchement par air comprimé, mais elles induisent une légère mais fâcheuse latence lors de la transmission de l'ordre de tir. L'électricité, agissant par l'intermédiare de solénoïdes placés sur l'arme, se révéla plus adéquate et s'imposa pour l'utilisation sur divers véhicules (avions et mitrailleuses coaxiales de blindés).
Cadence théorique et pratique:Une arme automatique se caractérise entre autres par sa cadence de tir, souvent exprimée par le nombre de coups par minute. Généralement, on distingue deux cadences. L'une est dite maximale ou théorique et ne tient pas compte du délai d'approvisionnement en munitions (par exemple du changement de chargeur) ni de l'échauffement de l'arme. L'autre, dite pratique ou réelle, intègre tous les paramètres. La cadence théorique de tir d'une mitrailleuse n'est pas toujours supérieure à celle d'une arme plus légère telle qu'un pistolet mitrailleur ou un fusil d'assaut, mais sa cadence pratique est beaucoup plus élevée. Le record d'endurance en tir continu semble être détenu par une mitrailleuse britannique à refroidissement liquide Vickers, de conception très inspirée du système Maxim, qui tira plus de cinq jours sans autre interruption que les changements de canons.
source:http://fr.wikipedia.org/wiki/Accueil, www.google.fr, http://www.air-defense.net/forum/