Une petite soirée tranquille dans un pub qui finit au poste ^^' (avec Svet)

Hop ! Direction Sud-Est.
Les trois militaires se mirent en route à une vitesse honorable : suffisamment vite pour ne pas perdre de temps mais pas trop pour ne pas faire trop de bruit. De toutes manières, vu l'alcool ingurgité par les gros poilus, ils ne devaient pas disposer d'assez de sens pour s'apercevoir de quoi que ce soit.
Quand Svetlana émit l'idée de descendre dans le cours d'eau pour brouiller leurs traces, le moral de Jane remonta en flèche. Oui, elle était en minijupe mais l'eau l'avait toujours rendue heureuse. En tant que SEAL, elle avait reçu un entraînement extrêmement dur de résistance aux températures en milieu marin alors ça, c'était trois fois rien pour elle. Faisant une petite pose sur la berge le temps de retirer ses chaussures à talons qu'elle prit avec sa main valide, elle entra dans le cours d'eau sans réticence. Un sourire de béatitude illumina aussitôt son visage. De l'eeeeau ! Hum... Elle poursuivit la route tranquillement derrière les deux autres.
Au bout d'un moment, elle surprit le regard de Jacques sur ses jambes. Ah ! Est-ce qu'il les trouvait jolies ou est-ce qu'il se disait qu'elle devait se les cailler ? Les deux auraient été la vérité. Héhé.

A l'approche d'une maison en sale état extérieur, Svetlana quitta les deux marins pour aller faire un tour de reconnaissance. C'était ok, ils pouvaient venir.
De nouveau chaussée, Jane visita quelques pièces de la maison. En revenant dans la pièce principale pour retrouver les autres, ils se concertèrent.

_ Alors ? En ce qui me concerne, je n'ai pas trouvé de choses vraiment utiles. Par contre, je pense que l'on peut profiter de ce lieu pour soigner un peu mieux Jane et refaire son bandage, suggéra la russe.

_ Pour ma part, je n'ai rien trouvé. Sauf si l'une de vous à envie de manger un morceau, il y a quelques conserves là-derrière. Je m'occupe du bandage de Winchester et on y retourne. On ne s'attarde pas ici, on se reposera lorsque l'on aura atteint ce patelin .. qui ne devrait plus être bien loin d'ailleurs, commanda Jacques d'un ton sans appel.

_ Dans la salle de bain, j'ai trouvé un tube de dentifrice qui s'est périmé en 2003 ! s'exclama joyeusement Jane pour détendre l'atmosphère.

Le Capitaine français la fit s'asseoir sur une chaise toute branlante et commença à défaire le bandage de la main que la néo-zélandaise avait posé sur son genou nu et encore mouillé par leur marche dans le cours d'eau. De sa main valide, Jane agrippa la veste que son chef lui avait passé. Elle avait beau avoir l'air d'avoir subi l'apocalypse, avec ses vêtements déchirés, sa main blessée et sa coiffure un peu dérangé, la jeune femme avait toujours l'air d'une petite poupée de porcelaine. Elle souriait comme si de rien n'était, comme si tout était normal.
Jacques était penché sur sa blessure et s'appliquait à la soigner avec une délicatesse rare pour un homme (à ce que Jane en savait). Il était vraiment au petit soin, comme s'il soignait son animal préféré ou que sa santé lui importait véritablement. Le Sergent-Chef avait envie de sauter de sa chaise, de lui écraser un long baiser sur sa joue et de le remercier pour l'intérêt qu'il semblait lui porter. Mais bon...
Quant à Svetlana, elle regardait les alentours avec un mélange d'excitation et de concentration. L'adrénaline semblait à son comble et elle avait hâte de passer à la suite. L'intérêt qu'elle avait porté à Jane laissait également cette dernière un peu pantoise. Elle avait signalé plusieurs fois la nécessité de faire un bandage. Vraiment, ces deux militaires étaient attentionnés. Jane n'aurait jamais cru ça ! Et, pour celle qui n'avait plus de famille, c'était vraiment un bonheur.

Pendant que le français s'occupait de Jane, Svetlana observait les alentours extérieurs de la ruine qui leur servait d'abris. On ne savait jamais, sur un malentendu les bikers aurait pu se retrouver sur la bonne piste et la russe ne voulait pas se faire surprendre même s'il y avait une infime chance que cela arrive. Soudain, Svet' entendit un drôle de bruit venant du grenier ou ce qu'elle avait supposé en être un. Doucement elle se dirigea vers l'escalier pour grimper là haut. Arrivée devant la porte, le lieutenant Gorkina colla son oreille contre la porte pour tenter d'entendre avec plus de précision ce qui se passait dans cette pièce. On pouvait percevoir quelques petits bruits étouffés. Il fallait vérifier ce que cela pouvait être, donc avec précaution, la russe ouvrit la porte et entra dans le grenier. C'était un véritable capharnaüm plein de poussière. Dans un coin on pouvait voir une vieille télé sur laquelle trônait fièrement une lampe toute moisie. Un rapide tour d'horizon rassura la Spetnaz qui ne vit pas d'être humain. Pour plus de sûreté, elle décida de passer la pièce au peigne fin. Abandonné dans un coin elle trouve une peluche qui devait être la soeur jumelle de celle trouvée sur le lit dans la chambre. En continuant ses investigations, Svetlana trouve une boite en carton qui renfermait des ciseaux et un jeu de carte qui n'était pas complet. Bref, cela ne donna rien de bien excitant, mais la russe prit la paire de ciseaux afin d'avoir une sorte d'arme sur elle. Une fois en bas elle fit un mini rapport.

- Svetlana Gorkina: C'était juste une fausse alerte. Certainement un oiseaux ou un autre petit animal de la forêt qui a élu domicile dans cette ruine.

Maintenant il allait falloir reprendre la route pour rejoindre la petite bourgade et appeler la base. A vu de nez il devait facilement rester deux bons kilomètres à faire en terrain accidenté et en pleine forêt. Autant dire qu'il en avait encore pour deux heures de marche à un bon rythme tout en faisant attention à ce qu'ils ne soient pas poursuivis. En sortant de la maison de bois, le groupe de soldats tomba nez-à-nez avec un chien sauvage qui se montra assez menaçant. C'était bien leur jour de chance, la sale bête devait avoir été attirée par le sang de Jane. D'instinct, la russe se pencha assez doucement pour ramasser une boite en fer, qui s'avérait être une poubelle et la jeter sur la cabot. L'animal détalla sans demander son reste, mais il était fort à parier qu'il ne serait jamais très loin de la mauvaise troupe et qu'il fallait rester sur ses gardes afin de ne pas rencontrer d'autres prédateurs plus dangereux.

Le groupe se déplaçait assez vite et très discrètement. Pour le moment il n'y avait rien à signaler et ils couvrirent la distance plus rapidement que prévu. Au bout d'une heure et demie de marche, ils arrivèrent en vu de la petite ville. Cependant, il y avait un imprévu. Un contingent de bikers se trouvait là faire les quatre cents coups. Ils étaient plus ou moins en train de piller la ville. On aurait dit assaut sur fort Alamo. Les choses semblaient difficilement se compliquer. Comment faire pour passer inaperçu en ville appeler la base et faire en sorte que cette bande de brute débraillée arrête leur méfait. Les trois soldats se tenaient à la lisière de la forêt qui leur offrait un poste d'observation bien camouflé. Un petit groupe de bikers sorti de la maison la plus proche de la position des militaires avec des objets pleins les bras. L'un d'entre eux s'amusa à jouer au Freesbee avec des disques vinyle. Les autres semblaient trop saoul pour jouer avec lui, mais dévastèrent le jardin et écrasant les pieds de tomates, arrachant les pommes de terre et les carottes et urinant sur les salades. Bref, les marlous étaient en train de couper toute retraite à nos "héros".

- Svetlana Gorkina: Les choses ne semblent pas s'arranger. Que faisons-nous maintenant ? Dit la russe à voix basse pour ne pas dévoiler leur position aux malfrats.

Tandis que le Français s'occupait de la blessure de Jane en silence, un bruit suspect le fit arrêter toute activité. Il s'arrêta immédiatement, levant instinctivement les yeux vers le plafond d'où semblait provenir le bruit. Gorkina indiqua qu'elle s'en chargeait, et le marin put se reconcentrer à nouveau sur ce qu'il faisait. Le bandage terminé, il releva les yeux vers sa subordonnée et la gratifia d'un petit sourire.

"Et voilà. Propre comme un sou neuf !"

C'est le moment que choisit Gorkina pour revenir. Apparemment l'origine du bruit suspect n'était rien d'autre qu'un petit rongeur. Ils s'étaient effrayés pour rien. Toutefois, ils devaient repartir et reprendre la marche pour le village voisin, et essayer de trouver du secours. A peine eurent-ils mis les pieds qu'un coyote, ou un vieux chien sauvage et galeux, probablement attiré par l'odeur du sang que traînait Winchester, les attendait de pied ferme. Gorkina s'en débarrassa en peu de temps, et le petit groupe de rescapés put enfin reprendre la route.

Rompu aux exercices de la marche, Gorkina, Winchester et Willsdorff arrivèrent au petit village plus tôt que prévu. Mais ce qu'ils purent y voir n'était pas pour les rassurer. Ayant trouvé un petit point d'observation, ils avaient pu constater que le petit bourg était entièrement aux mains du groupe de motards, qui la mettait à feu et à sang. Cette image lui rappelait des gravures qu'il avait pu voir et qui relataient des pillages datant de la guerre de Sécession. L'espace d'un instant, il se demandait ce que pouvaient faire les forces de l'ordre à cet instant ? Mais elles étaient probablement débordées, ou devaient avoir fait appel à la garde nationale ou à des renforts. Foutus américains. Gorkina demandait ce qu'ils feraient maintenant .. la question était bonne, et Willsdorff attendit quelques secondes avant d'y répondre, prenant le temps de la réflexion.

"Gorkina, vous vous occupez de Winchester et vous allez m'attendre à la sortie sud de la ville. Je vais passer un coup de fil.

Il ne voyait pas d'autres solutions que celle de filer à l'anglaise. Mais avec une Winchester blessée et une Gorkina en tenue de soirée, ils n'iraient probablement pas très loin à pied. Il prévoyait de s'introduire quelque part, et de passer un coup de fil au planton de Cheyenne Mountain, qui pourrait ainsi faire les choses nécessaires. Ensuite, il essaierait de trouver une voiture et essayer de les récupérer.