Pas la piqure... [PV Carson]

Une visite médicale... Quoi que ce soit, Naomah savait qu'elle n'avait pas signé pour ça. A dire vrai, elle n'avait pas signé du tout, et ne savait de toute façon pas écrire, ni même ce qu'était un stylo, mais ne nous égarons pas.
Dans tous les cas, quand elle avait fait le choix de quitter sa planète pour suivre ses "sauveurs", il y avait tout un tas de détails (et même des montagnes) qu'elle n'avait pas vu venir. Dans le top 3 se trouvait le fait que ce peuple vive dans une étrange cabane géante sans le moindre contact avec la nature, leur nourriture qui ne ressemblait à rien qu'elle connaisse, et ce soleil éblouissant. Les trucs transparents qui arrêtaient le vent, aussi.
Mais là, ça faisait 4, donc ça ne comptait pas vraiment.
Autant dire qu'elle en aurait presque regretté son choix inconsidéré, sauf que... Elle ne voulait vraiment pas retourner sur sa planète. C'était même hors de question! Elle préférait dix fois plus cette vie de sauts continuels dans l'inconnu, à celle qu'elle vivait dans sa tribu.
Heureusement, pour l'instant, elle n'avait qu'à faire ce qu'on lui demandait. Pendant 24H elle était restée dans une même pièce à respecter ce qu'on appelle une quarantaine. puis on était venu la chercher, et on l'avait amenée dans une salle très éclairée et beaucoup plus encombrée que tout ce qu'elle avait vu jusque là. Des personnes s'y afféraient, et des trucs bizarres faisaient des bidules étranges. il y avait aussi ces choses qui semblaient être des outils, mais elle ne voyait vraiment pas à quoi ils pouvaient servir.
Le militaire qui l'accompagnait lui touchant l'épaule, elle chassa de son esprit toutes ces questions et braqua son regard sur lui. Sur le qui-vive, elle resserra autour de ses épaules la couverture qu'on lui avait prêté. C'est qu'il faisait froid dans cette cité en comparaison à sa jungle d'origine.

Les yeux agrandit par la peur, elle écouta ce qu'on lui disait. Apparemment, un monsieur allait s'occuper d'elle pour cette "visite médicale". Il fallait qu'elle s'asseye là et l'attende, sans bouger.
N'ayant de toute façon pas dit grand chose depuis qu'elle était arrivée sur la cité, elle se contenta d'acquiescer gravement en piquant du nez, toujours autant intimidée par ces personnes armées.
Puis, une fois qu'il fut parti, elle releva le visage, juste assez pour regarder autour d'elle pendant qu'elle prenait place.
Bien qu'elle se sente seule et exposer en ce lieu inconnu, la curiosité l'emportait toujours. Quelques secondes, elle resta le regard fixé sur une femme, à côté, qui manipulait avec dextérité l'un des étranges objets que Naomah avait repéré sur sa route. A tel point qu'elle n'entendit pas le nouveau venu arriver et sursauta violemment quand ce dernier finit par attirer l'attention sur lui.

Encore un autre bonhomme, un qu'elle ne connaissait pas. Enfin, pas qu'elle se souvienne en tout cas... Pour bien s'en assurer, elle le détailla en silence, de chaque trait de son visage, jusqu'à l'uniforme qu'il portait, un peu différent de celui des autres. Sourcils froncés, elle se faisait cette réflexion quand le monsieur en question lui apporta l'assurance qu'elle ne l'avait jamais croisé jusque là.

"-Docteur Carson Beckett..." Répéta-t-elle par automatisme. Pourquoi s'encombrer avec autant de mots pour se présenter? Un seul ne suffisait donc pas?
juste avant d'affirmer, avec panache: "- Je n'ai pas peur. Jamais. Ou presque..."
Au fil de sa phrase, elle était passée de l'assurance pleine de fougue à l'hésitation perplexe. Avait-on le droit de mentir, ici? On l'avait prévenu que cet examen leur dirait tout sur elle. Mais à quel point, voila quelle était la question!
En plein dilemme, elle resta en suspens un instant, ayant l'air de pouvoir disparaitre au moindre geste suspect, sous la table, ou ailleurs.
Puis, une fois le petit coup de stress passé, et voyant qu'aucune alarme, ou conséquence horrible n'était arrivée à la suite de son mensonge, elle inspira, puis renvoya à Carson (ou plutôt à son menton, elle ne s'était pas encore risquée à regarder qui que ce soit dans les yeux, ça portait malheur dans sa culture. Même si elle avait tendance à ne plus y croire, personnellement, les habitudes ne se changeait pas si facilement, surtout dans ce genre de circonstances) un grand sourire. Du genre de ceux qu'on fait quand on sait que c'est le bon moment pour ce genre de manifestation, mais qu'on n'y croit pas vraiment.
Elle risqua un coup d'oeil vers le visage du docteur, juste histoire de voir quel tête il faisait, et voyant qu'il souriait aussi, elle reprit les présentations, la voix bien plus assurée, mais le sourire passé aux ooubliettes.

"-Naomah. Tout court. Et... Je ne suis pas sure..."

Et pour ne pas être sure, elle n'était pas sure, ça, vous pouvez la croire! A tel point qu'elle ne savait même pas de quoi elle n'était pas sure.
Faisant visiblement un effort pour poursuivre, tout sourire ayant disparu, et l'inquiétude se lisant sur son visage alors qu'elle laissait son regard errer au fil de ce qu'elle voyait autour d'elle, elle reprit:

"-Vous allez pas vraiment m'ouvrir en deux, hein? Ni m'écraser pour me mettre en transparent dans des feuilles d'arbres pour voir si je fais comme les autres, hein?! parce qu'autant vous le dire tout de suite... Même si vous en êtes tous passé par là, et que c'est possible de nous regonfler et de remettre tout dans le ventre avant de recoudre, et que soit disant on doit rien sentir, je suis à peu près sure que j'ai pas envie qu'on me le fasse quand même."

Elle marqua une légère pause et reprit avant que Carson puisse dire quoi que ce soit:

"J'veux pas perdre mon âme..."

Cette fois-ci, elle avait finit. Elle aurait bien précisé, en prime, qu'elle était prête à se défendre si il le fallait, aussi gentil qu'ai l'air ce monsieur par rapport à la plus part des gens qu'elle avait rencontré jusque là. Mais elle n'en avait pas vraiment besoin. Au delà de l'inquiétude qu'on pouvait lire dans ses yeux, voir même de la peur panique s'y cachant bien au fond, on pouvait aussi voir beaucoup de résolution. L'assurance que si il le fallait, elle pouvait se transformer d'un instant à l'autre en un chat sauvage.
Sauf que pour l'instant, elle avait plus l'air d'un petit chaton roulé en boule dans ses couvertures.

Deux versions totalement différentes. Dubitative, Naomah resta à considérer les explications de Carson un instant. Qui fallait-il croire? Lui? Ou les militaires?
Sans en passer par Am, Stram, Gram et compagnie, la miss fit son choix. Ce serait Carson qu'elle croirait. Après tout, lui, il était gentil.
Encore une fois, elle lui offrit un sourire crispé, juste avant de lâcher sa couverture pour la première fois. Son nez la chatouillait. Une fois gratté, elle reprit la même position qu'avant, yeux braqué sur le médecin, et visage un peu baissé.
On aurait dit qu'elle hésitait entre bouder et déguerpir à la moindre occasion. Étrange mélange, qui lui donnait un petit air comique pendant qu'elle écoutait ses explications et suivait le moindre de ses gestes.

"-Mon coeur et mes poumons..." répéta-t-elle, encore.

Toujours un peu méfiante, même si, par curiosité, elle était clairement entrain de se laisser amadouer, elle rétorqua, comme si c'était l'évidence même.

"-On a besoin de rien d'autre que ses oreilles pour entendre son coeur."

il y avait aussi un peu de perplexité dans le ton de sa voix. Signe qu'elle ne rejetait pas en bloc ce qu'on lui proposait, mais qu'elle ne comprenait pas tout, voila tout.
Et pour preuve, elle descendit du lit, et attrapa les écouteurs sans quitter Carson des yeux.
Il n'avait pas intérêt à lui raconter de bêtises, sinon, elle lui montrerait qu'on ne pouvait pas se moquer d'elle impunément.
Une moue toujours un peu boudeuse aux lèvres, elle mit les écouteurs sur ses oreilles, puis ouvrit de grands yeux étonnés. Un grand sourire de manqua pas d'éclore sur son visage, chassant tout le reste pour ne laisser que l'émerveillement dans tout son être.

"- On dirait qu'il y a deux coeurs...*" Finit-elle par dire au bout de quelques secondes. D'un mouvement de la tête, elle marquait les battements qu'elle entendait.

"-Montre ailleurs!" Lui intima-t-elle tout en faisant signe de décaler le stéthoscope.
En attendant, elle avait oublié de se méfier. Qui a dit "capacité d'attention d'un poisson lune?" Si personne ne se dévoue, je le fais.

Une fois l'objet bougé au niveau des poumons, elle n'accrocha pas plus que ça, et:

"-Finalement, c'était mieux au niveau du coeur."

Et à Naomah de décaler elle-même la main de Carson vers le coeur. Les battements avaient quelque chose d'hypnotique. Elle serait bien restée des heures à les écouter.

Là, pour le coup, elle se laissa faire sans rien dire, mais n'en pensa pas moins. Bizarre bizarre...
Le regard fixé sur Carson, et un peu effarée, elle ouvrit la bouche, fit ce qu'on lui disait de faire même si elle n'en voyait pas l'intérêt. Un peu inquiète qu'on soit entrain de se moquer d'elle, encore une fois, elle jeta des petits coups d'oeil autour d'elle pour s'assurer que personne ne regardait ni ne riaient dans son coin.
Il y avait bien une dame qui souriait de l'autre côté de la pièce, mais elle semblait réagir à une plaisanterie du monsieur sur le lit. Rien à voir, normalement...

"-Ahhh", fit-elle donc tout en regardant Carson comme s'il s'était agit d'une bête curieuse.
Elle n'avait pas peur, non. Mais elle s'attendait à tout et préférait ne pas bouger. On ne savait jamais...
Parfait petit pantin, elle ne faisait rien qu'on ne lui ai demandé de faire auparavant.
Sauf quand vint le moment de l'examen des yeux. C'est qu'elle était sensible à la lumière, la miss, ayant vécu à l'abri du couvert des arbres toute sa vie, ou presque (même si l'épisode "découverte de la steppe" ne comptait pas vraiment. il n'avait duré qu'une journée, le temps de prendre des coups de soleil version intégral et de pleurer toutes les larmes de son corps pour éviter de finir les yeux grillés par la lumière du jour).
Bref, la dilatation de la pupille, ça, ça la connaissait. Elle avait même une très bonne vue dans l'obscurité, sans parler des sous-bois! Par contre, le noir total et la pleine lumière, ce n'était pas son dada. Autant dire que le plein phare sur ses yeux ne lui plu pas vraiment et qu'elle se mit au devoir de s'éloigner de ce mystérieux éclat lumineux venu de nul part.
Chaque fois que le médecin essayait d'éclairer son oeil, elle tournait le visage de l'autre côté. Un petit jeu qui aurait pu durer longtemps s'il n'y avait eu le tact légendaire du docteur Carson. Et il en fallait, parce que dans la culture de Noamah, les yeux bleus étaient en plus le siège de Mère, ce dieu omniprésent et impitoyable. Pour résumer, elle avait passé toute sa vie en exil et yeux baissés pour éviter d'attirer l'attention de ce dieu, et son éventuel courroux, sur son peuple. Ces yeux bleus étaient à la fois une malédiction et une bénédiction pour son peuple car associés depuis toujours au gène des Anciens. Naomah faisait ainsi parmi des rares à pouvoir activer le bâton de mort et à pouvoir défendre son peuple. D'un autre côté, des élus avaient les yeux crevés pour pouvoir rester au sein du nid et prévenir les habitants en cas d'invasion wraith. Autant dire que le peuple de Naomah ne prenaient pas cette histoire d'yeux bleus à la légère, et que cette habitude de ne pas regarder les gens en face était profondément ancrée en elle.
habitude toutefois largement mise à mal depuis qu'elle se trouvait sur Atlantis, et qu'elle s'était mis au devoir, avec plaisir, de perdre.
Ce qui n'empêchait pas qu'elle doive, en l'instant, fortement prendre sur elle pour supporter l'examen. Brave petite.
Au final, elle n'avait pleuré qu'un petit peu, et le monsieur avait ses résultats. Mais quand même, ça ne lui avait pas plu, et elle en était devenue un peu plus boudeuse. Mais parce qu'elle était jeune et peu assurée, elle s'était laissée faire. Ce qui ne l'empêchait pas d'avoir l'impression d'avoir transgressé un interdit et de se sentir un peu nerveuse à ce sujet.

Ce qu'elle ne tarda pas à faire savoir de vive voix alors que le médecin s'occupait à passer à l'étape suivante:

"- Vous auriez pas du regarder d'aussi près. Elle va savoir où vous êtes maintenant. Et si ce qu'elle a vu ne lui a pas plu, elle va vous envoyer le fléau."

ouaipe, rien que ça. Et avec le ton dramatique qui va avec, bien sur!

"- enfin, ça devrait pas être trop grave. Vous avez de quoi vous défendre, ici."