Passez par la case armurerie et touchez 20 000 (pv Richard Grant)

Six heures du matin. Clare était déjà sur la base. Vêtue d'un pantalon de treillis et d'un simple débardeur blanc, elle comptait se rendre à la salle d'entraîneur pour entretenir sa condition physique excellente. Mais avant cela, elle devait effectuer son petit passage quotidien par l'armurerie. C'était devenu un itinéraire obligatoire depuis la première fois qu'elle y avait pénétré. Cette enfilade de pièces pleines d'armes réparties en différentes catégories logiques l'apaisait. Marcher dans les allées bordées de canons meurtriers l'apaisait. Oui, quelle étrangeté... Il y avait quelque chose de rassurant en eux, quelque chose de fiable. Elles étaient aimables. En tous cas, Clare aimait son propre fusil de sniper. Elle lui prêtait presque sa propre conscience. Bon, peut-être pas, mais au moins pensait-elle qu'il avait une sorte d'âme. Dans toutes les situations où elle avait eu à l'utiliser, il avait été son camarade le plus fidèle. Jamais il ne lui avait défaut. Jamais il n'avait manqué sa cible.
La chinoise s'arrêta devant une belle collection de M40 et promena ses doigts fins sur les crosses en souriant. Oui, elles étaient rassurantes. Bien plus que les humains qui s'en servaient. En continuant son exploration, elle se mit à chantonner les paroles d'une chanson entendue à la radio en venant, d'une voix claire et plutôt mélodieuse :

- It's not
What you thought
When you first began it.
You got
What you want.
Now you can hardly stand it though,
By now you know.
It's not going to stop
It's not going to stop
It's not going to stop
'Til you wise up...

Non, c'est sûr, ça n'allait pas s'arrêter. Non, ce n'était pas ce à quoi elle s'était attendue... Le programme Stargate ne lui permettait pas de traquer Luan, celui qui était légalement son mari, pour le tuer. Pourtant, son besoin de vengeance grandissait dans ses tripes et lui arrachait presque des cris de douleur lorsqu'elle repensait à son fils étendu sur le sol, vidé de son sang.

Trève de distraction !

Le Sergent fit demi-tour et se précipita vers la porte restée ouverte de l'armurerie. Malheureusement, elle ne vit pas que quelqu'un s'apprêtait à y entrer et le percuta de plein fouet. Se retenant dans sa chute au bras de l'homme qui venait de débarquer, Clare le lâcha immédiatement, comme frappée par la foudre, lorsque son regard croisa les yeux gris de son propriétaire. Elle fit un pas de coté accompagné du salut militaire de rigueur et s'exclama, honteuse :

_ Bonjour Major. Mes excuses, je ne vous avais pas vu.

C'est une belle journée....
Pour aller dégommer des cartons. Enfin six heures du matin, on doutait quand même que le jour était levé. Mais bon, c'était l'heure habituelle à laquelle on allait faire un petit tour à l'armurerie, bien sur, ceci n'était pas vraiment une inspection, juste comme un entrainement quotidien. Enfin surtout on y allait pour ne pas perdre la main, même si, y aller tous les jours, ce n'était pas vraiment sain. Mais que voulez-vous, levé depuis 5h du matin, ayant déjà effectué son entrainement physique journalier, on ne voyait pas quoi faire d'autre. Oui, car c'était un lève tôt mine de rien. L'habitude sans doute, oui de toute façon pour le peu qu'on dormait quand on était en mission, enfin on parlait quand il s'agissait de missions sur le sol terrien dirons nous.

Du coup, on avait gardé la même routine. Et cela n'avait pas l'air de trop mal lui réussir non ? Enfin toujours est-il que pour le moment, la direction prise, était celle de l'armurerie, visiblement, il y avait déjà quelqu'un en tout cas. Comment est-ce que l'on pouvait savoir cela ? Tout simplement parce que la porte était encore entrouverte, et qu'apparemment quelqu'un chantait. Enfin pendant quelques instants. Bizarre. Habituellement, il était le seul à venir dans l'armurerie aussi tôt, enfin. Au moment d'entrer dans l'armurerie, enfin quand il poussa la porte, quelqu'un lui rentra visiblement dedans. Oui, on ne s'attendait pas à vrai à ce qu'une personne lui tombe littéralement dans les bras, surtout avec ce petit côté douloureux suite au choc. Enfin vu qu'elle se retint sur son bras, il l'aida à la maintenir en équilibre. A vrai dire, on ne s'attendait pas vraiment à une telle rencontre.

Elle avait l'air piqué comme une abeille en s'écartant de lui, il faut dire qu'en l'observant par la suite, il savait fort bien de qui il s'agissait et donc il pouvait comprendre sa réaction, aisément. Il la salua à son tour, pas besoin d'être trop formel non plus.

"Repos Sergent, repos. Vous ne pouviez pas savoir, ce n'était qu'un accident après tout."

Pas comme si elle avait cherché à le tuer n'est-ce pas ? Bien dans ce cas, on pouvait oublier ce petit incident. Et elle pouvait arrêter de le saluer désormais également. Bon en tout cas, on ne pouvait pas vraiment dire qu'il avait la parole facile. La preuve, il avait sorti une phrase et puis c'est tout. Finalement, il était toujours égal à lui même. Fort heureusement.

Ouf, le Major ne l'avait pas engueulée. En même temps, elle aurait été sacrément étonnée s'il l'avait fait. D'abord parce qu'il ne semblait pas du genre à s'énerver pour si peu et ensuite parce qu'elle ne l'avait jamais entendu crier, pour quoi que ce soit.
Elle attendit son "repos" pour rompre sa position de salut et ramena son bras le long de son corps. Le militaire sentait bon. Il sortait sans nul doute de la douche suivant son entraînement matinal. Clare sourit. Alors il y avait des gens sur cette base encore plus fada qu'elle. C'était bon à savoir. Il ne lui restait plus qu'à passer son chemin...

Le Sergent ne broncha pas, ou seulement pour croiser les bras dans son dos. Elle eut même la surprise de s'entendre parler :

_ Vous êtes matinal, Major.

Elle avait failli tourner la phrase comme un compliment mais s'était retenue de le faire, pensant, certainement à juste titre, qu'un tel homme n'aurait eu que faire de l'appréciation d'un sous-officier comme elle.
*Allez, dégage Clare ! Tu vois bien que tu l'embêtes...*
Il fallait qu'elle parte. Elle ne pouvait pas lui imposer sa présence. Pas à un supérieur. Pas à un militaire de son calibre. Elle le salua d'un bref signe de tête et s'apprêta à sortir. Cependant, elle s'arrêta avant de passer la porte et demanda en se retournant vers lui :

_ Votre épaule va mieux ?

Clare était dans son équipe le jour où il avait récolté deux semaines d'écharpe par le Docteur Keller. La chinoise n'avait été blessée que superficiellement à la jambe droite. Cette mission avait été périlleuse mais elle avait eu le temps de réaliser son meilleur score de shoots sur cible mouvante. Et elle n'en était pas peu fière !

Si lui était matinal, dans ce cas, elle autant que lui finalement. Enfin en tout cas la conversation allait tourner court on dirait, visiblement on dirait qu'elle allait sortir. Il l'avait peut-être dérangé pendant son entrainement ? Va savoir. Enfin pour le moment, il allait déjà s'écarter du passage. Oui car pour le moment, il se trouvait toujours devant la porte. Si elle souhaitait sortir, il fallait soit qu'il sorte du passage, soit finalement qu'elle lui passe sur le corps - façon de parler bien entendu - dans tous les cas, il fallait faire quelque chose. Enfin là, quelques mots étaient visiblement échangés, enfin ce n'était pas encore les très grandes discussions qu'il était possible d'avoir entre gens civilisés, mais que voulez-vous, le protocole militaire finalement.

"Je pourrais en dire de même pour vous."

Concernant le fait qu'il était matinal, car dans son cas, ce n'était pas franchement mieux. Enfin ce n'était pas un reproche au contraire, il fallait voir cela plutôt comme une sorte de conversation civilisée dirons nous. D'autant plus qu'il n'avait pas utilisé son grade, donc ce n'était pas non plus un rappel à l'ordre. En tout cas avant qu'elle ne sorte, elle reprit la parole. Son épaule ? Ah oui, sa blessure.

"Mieux en tout cas que les jaffas que vous avez descendu, beau travail dans cette mission d'ailleurs."

Quoi ? Il fallait féliciter les gens qu'on avait sous ses ordres durant une mission quand le travail était bien fait, enfin travail. Disons plutôt l'esprit d'équipe, ce genre de choses. Concept que les Goa'ulds n'avaient pas franchement l'air de comprendre, et tant mieux dans un sens, cela évitait qu'ils soient encore plus redoutables, bien que ces derniers temps, avec la chute des Grands Maîtres, ils soient moins enclins à des confrontations avec les rebelles ou eux.

"Je vous dérangeais peut-être ? Vous souhaitez vous entraîner ?"

Simple question, il ne voulait pas déranger non plus.

Lorsque le Major la félicita sur ses prouesses au tir pendant la mission, Clare ne put réprimer un sourire trahissant la fierté qu'il lui procurait. Elle hocha la tête en guise de remerciements et y alla de son propre compliment :

_ Si vous permettez, j'aimerais dire que c'est uniquement grâce à vos commandements limpides et précis. C'est toujours un plaisir - si vous me passez l'expression peu juste en temps de guerre - de faire partie de votre équipe.

Et c'était diablement vrai. Au cours de ses années de servitude dans l'armée américaine, elle avait rencontré peu de chefs dignes de l'être selon elle. Elle doutait même qu'un seul avait eu le charisme et l'autorité du Major Grant. Elle voyait chaque travail avec lui comme une sorte de récompense pour les sales besognes dont on l'avait chargée par le passé.

Quand le militaire s'inquiéta de la déranger, la chinoise secoua la tête :

_ Non, Monsieur. A vrai dire, j'ai toute la matinée de libre. Si je suis debout à cette heure c'est parce que je pense qu'un excès de sommeil est négatif pour les réflexes, réflexes qui peuvent parfois sauver notre vie ainsi que seules de nos compagnons.

Quand elle voyait certain militaire faire la fête et boire jusqu'à plus soif, la jeune femme avait du mal à comprendre. Leur négligence pouvait mettre en péril les missions et, dans le pire des cas, coûter la vie des membres de leur équipe.
Clare s'autorisait un seul verre d'alcool par semaine et s'interdisait de fumer. Elle tenait à être toujours à 100% de ses capacités. Le simple fait de penser qu'elle pouvait mettre en danger des gens par son comportement la rendait malade. Et, il allait sans dire, qu'elle détestait partir en mission avec des gens qui commettaient cette négligence.

_ J'aime l'armurerie. Tout y est... serein, dit-elle comme si on le lui avait demandé, s'en voulant aussitôt.

Bon, au point où elle en était, elle se risqua à questionner le Major :

_ Vous veniez pour préparer une mission ?

Enfin, il n'était pas le seul responsable non plus du retour sain et sauf de tout le monde quand même. Il était certes le chef d'équipe, mais chacun avait son propre rôle dans une équipe, un rôle primordial dont on ne pouvait se passer. Un maillon de la chaîne, suffisait qu'un seul soit brisé, et c'était fini. Qu'on soit un chef d'équipe ou pas, cela ne servirait plus à rien. Enfin on n'allait pas revenir sur ce sujet, ou presque.

"Une équipe est faite de plusieurs maillons, si l'un casse, les autres aussi, alors le chef d'équipe n'en est qu'un parmi les autres. Il faut juste faire en sorte que l'équipe reste soudée."

En quelque sorte, s'il y avait réussite, c'était grâce à l'équipe entière et pas seulement grâce à son commandement. A vrai dire, on n'était pas du genre à vouloir retirer toute la gloire dans les missions, on préférait laisser cela pour les membres de l'équipe plutôt que pour lui. Il n'aimait tout simplement pas être sous les feux des projecteurs. Il haussa légèrement un sourcil par la suite, elle ne dormait donc pas tant que cela ? De peur de perdre ses réflexes ? Hum pourtant une grasse matinée n'allait pas la rendre inerte, ni même non opérationnelle. Mais chacun avait sa propre vision des choses.

"Faites attention à avoir votre quota de sommeil cependant. Trop c'est peut-être pas la bonne chose, mais pas assez également."

Quoi ? Oui Richard prenait toujours soin de ses hommes....et femmes, enfin des personnes qui servaient sous ses ordres tout simplement. Bien qu'elle ne fasse pas partie de son équipe initiale dirons nous. Mais ces derniers temps, il fallait être capable de s'adapter selon les disponibilités de chacun, surtout avec la perte de vitesse des Goa'ulds.

Ainsi donc l'armurerie lui plaisait, chacun son style, il n'avait rien contre personnellement en fait. Bien que cela ne reste qu'un lieu pour s'entraîner. Préparer une mission ? Non pas à chaque fois en tout cas, surtout qu'il ne savait pas quand la prochaine mission sera en fait.

"Pas vraiment, juste un entrainement journalier. Les missions sont assez rares ces temps-ci avec la disparition des Grands Maîtres Goa'ulds. Les équipes sont mélangées, histoire que tout le monde puisse partir une fois de temps en temps sur d'autres planètes. On attend son tour."

Clare sourit de nouveau en entendant le Major reporter le mérite sur l'ensemble de l'équipe. Il était humble. Sincèrement humble. C'était tout à son honneur, et même si la jeune femme pensait qu'il se trompait et que l'efficacité d'une équipe reposait à 70% sur la fiabilité du chef, elle lui laissa le dernier mot à ce sujet. De toutes manières, c'était un de ses supérieurs. Elle ne l'aurait jamais contredit, même en privé.

Ensuite, il lui fit remarquer que le défaut de sommeil avait sur les réflexes les mêmes conséquences que l'excès. Elle s'empressa de le rassurer à ce sujet :

_ N'ayez crainte, Monsieur. J'y veille également et je m'accorde le temps de sommeil nécessaire pour être parfaitement opérationnelle.

Clare avait un programme très strict auquel elle s'astreignait : un entraînement physique tous les matins et un entraînement au tir tous les soirs. Rien, ni un rhume, ni la fatigue, ni la flemme, ne parvenait à lui faire changer ça.
Pourtant ce matin-là, l'idée d'échanger l'entraînement du matin avec celui du soir lui traversa l'esprit. Pire, elle la formula :

_ Alors vous alliez descendre quelques cibles... Cela vous ennuierait-il que je me joigne à vous ?

Pour accompagner sa demande, elle planta son regard sombre et franc dans celui de Richard.

Pas vraiment qu'il ait des craintes envers elle, simplement, disons qu'il était comme tout chef militaire, enfin tout gradé, on essayait de garder le moral des troupes, quelque chose dans le genre. Après chacun était bien sur libre, de faire comme il l'entend. Cela, il ne s'en cachait pas à vrai dire, il ne faisait que donner de simples suggestions, après c'était aux autres de voir, s'ils souhaitaient les suivre ou pas. De toute façon au final, il y avait toujours une conséquence plus ou moins bonne, là-dessus par contre on pouvait juger. Enfin on n'était pas vraiment là pour parler sommeil, et repos, de toute façon pour maintenant, il était un peu tard du fait qu'ils étaient désormais bien réveillés tous les deux.

Eh bien en fin de compte, elle n'avait pas l'air de vouloir partir, au contraire, elle allait venir s'entraîner également. Oui après tout, de toute façon il y avait assez de stand de tirs, pour tout le monde, donc elle pouvait toujours se joindre à lui finalement.

"Après vous."

En désignant les râteliers d'armes. A vrai dire, il ne savait pas vraiment quel était son type d'arme, à part bien entendu les fusils de sniper mais bon pour un entraînement sous terre, on ne pouvait pas vraiment dire qu'on avait de l'espace pour du tir au sniper. Enfin pendant qu'il la laissait prendre ce qu'elle souhaitait, de son côté, il avait récupéré un Colt M4A1 ainsi que quelques chargeurs. Vérifiant le tout bien entendu, il signa le registre par la suite, oui car on ne sait jamais si une arme venait à disparaître. Pour l'instant l'arme n'était pas encore chargée de toute façon, on ne le ferait qu'une fois à son stand. Quand on savait que parfois les recrues chargeaient leurs armes avant, et qu'un tir partait sans le savoir. Il valait mieux éviter.

Il acceptait ? Super ! En se promenant dans l'allée bordée d'armes, Clare jeta un coup d'oeil par dessus son épaule pour voir ce que le Major choisissait. Un M4A1. Elle sourit pour elle-même. C'était l'arme avec laquelle elle s'était entraîner la veille. D'ailleurs, il devait y avoir son nom sur le registre juste au dessus de là où Richard avait signé. A moins que quelqu'un ne soit venu s'entraîner entre une heure et six heures du matin, ce dont elle doutait fort.
Voyons... Qu'allait-elle choisir aujourd'hui ? Elle s'arrêta au niveau des Diemaco C7A1, tout en louchant sur ses voisins, les M16A2 et les XM8. Bon, c'est sûr, il y aurait d'autres entraînements. Elle n'avait qu'à en choisir un, n'importe lequel, et essayer les autres plus tard. D'embkée, elle élimina le XM8. Celui-là, elle se le réservait pour un entraînement en solo, un jour où elle serait particulièrement de mauvaise humeur. Cette arme n'était restée qu'au stade de projet que l'armée américaine venait de suspendre il y a quelques mois seulement. En avoir sur la base était une chance rare alors elle préférait en profiter et se remonter le moral avec un jour où elle serait au fond du gouffre. Oui, drôle de façon de se remonter le moral, mais chacun son truc hein.

N'en pouvant plus de tergiverser dans sa tête, Clare fourra sa main dans sa poche de son treillis et en sortit la petite pièce qu'elle avait toujours sur elle. Un peu honteuse d'avoir recours à un stratagème si enfantin pour se décider devant la Major, elle l'envoya valser dans l'air au dessus d'elle et la rattrapa avec une simplicité étonnante, comme si ce n'était rien du tout. Face. Ce serait donc le fusil d'assaut canadien.
S'emparant d'un C7A1 et de quelques munitions adéquates, elle alla à son tour déclaré son retrait sur le registre et le signa. Grr... Ce qu'elle pouvait détester signer ! Parce qu'elle devait mettre le nom de famille de son meurtrier de mari. A son retour aux Etats-Unis, elle avait exigé qu'on lui annule son mariage mais ses supérieurs, qui n'avaient pas compris l'importance que cela avait pour elle, ne s'étaient pas fatigués à faire les démarches nécessaires, prenant sa demande pour un simple caprice. Aussi, elle grinçait les dents chaque fois qu'un supérieur l'appellait "Sergent Fang Yin" et qu'elle était obligée de répondre par l'affirmation. Elle était donc prompte à demander à ses camarades de l'appeler par son prénom américain : Clare. Hélas, elle ne pouvait pas le faire avec un supérieur.

Le Major s'effaça galamment pour la laisser entrer la première dans la salle de tir. Bon ! Il était grand temps de se concentrer. D'ordinaire, il lui fallait au maximum deux coups pour s'habituer à une nouvelle arme. Maximum.
Clare s'avança vers la console la plus proche et demanda à la machine de mettre la cible le plus loin d'elle possible. Pas la peine de mentir ou de faire preuve de fausse humilité. La plus longue distance dans la salle d'entraînement n'était pas grand chose comparée aux tirs qu'elle effectuait durant les missions. Pendant que le Major programmait sa propre console, la chinoise lui demanda sur le ton de la conversation :

_ On dit que vous êtes un béret vert... Quel SFG ?

Tout se passait finalement dans le calme ambiant. A vrai dire, on ne voyait pas vraiment pourquoi on parlerait actuellement, ce n'était pas comme si tout ceci était vraiment indispensable. De plus, ils restaient dans un environnement assez militaire, avouons le. Et dans ce genre de cas, à part pour se lancer quelques formalités, on ne voyait pas vraiment quoi ajouter. N'oublions pas d’ajouter que Richard n’était pas ce qu’on appelait le plus grand parleur des temps, au contraire, il parlait peu. Mais bien, enfin la plupart du temps. Pour le moment, on avait l’air plus concentré par l’entraînement qu’on allait faire, plutôt que par le reste.

Une fois au stand de tir, il prépara son carton tranquillement, avant de le faire s’éloigner. De toute façon la distance n’avait pas vraiment d’enjeu ici et actuellement, de plus, il manquait pas mal de facteurs pour disons être en conditions réelles. Vous vous voyez vous tirer en mission dans ce genre d’endroit ? Sans vent ? Sans conditions défavorables, comme les ennemis, plus importants qu’un seul carton. On était surtout là, pour éviter de trop perdre la main finalement. Prenant le premier chargeur, il l’emboita avant d’armer l’arme. Bien sur pour le moment la sécurité était toujours mise, on n’allait pas l’enlever au risque que le coup part tout seul. De plus, on avait placé le tir, sur rafales, des petites rafales de trois balles. Cela ne servait à rien de décharger un magasin complet, surtout pour retrouver la plupart des balles à côté. Donc par rafales était l’option la plus adéquate dirons nous. Bien sur, il y avait toujours le coup par coup.

Enfin alors qu’on allait pouvoir commencer, la discussion reprit. A vrai dire, on ne s’attendait pas vraiment à ce qu’il y ait une discussion. Bon en tout cas, de sa part, ce n’était pas vraiment étonnant. Les « on dit », si on écoutait tout aussi, enfin en même temps, là ce n’était que l’exact vérité, concernant la formation qu’il avait suivi et de quelle force armée il venait.

"Le 5th. Tout ce qui concerne le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord. Là ou il fait chaud en somme. Et vous quelle unité ?"

Pas besoin de développer d’avantage non concernant l’unité dans laquelle il était auparavant n’est-ce pas ? Elle était curieuse quand même, mais bon, on ne pouvait dire que cela empiétait gravement sur son domaine personnel, au contraire, il ne s’agissait que d’informations professionnelles. Elle avait le droit de se renseigner après tout. Enfin attendant qu’elle réponde, il mit en joue la cible qui venait de se stopper, avant de vider une première rafale. Grimaçant légèrement, il remodifia légèrement les réglages du M4. Après tout, chaque soldat, avait ses propres réglages sur les armes, et forcément, quand on tirait, cela ne donnait pas forcément la même chose. Peut-être aussi pour cela qu’on s’entrainait tous les matins, ou presque.

{J'ai quand même galéré pour savoir quoi répondre ^^}

Clare fit le nécessaire pour que son arme soit opérationnelle et se mit en position de shoot. Puis elle ferma les yeux et cala le canadien contre son corps.Le contraste saisissant entre la rigueur du fusil et son corps svelte de femme rendait la scène presque irréelle.

_ Raiders. 3ème division d'infanterie, XVIIIème corps aéroporté américain.

C'est sûr, on ne plaisantait pas chez les Raiders. Ils devaient en permanence être prêts à être trimballé en 96 heures de l'autre coté de la planète pour aller soutenir une position américaine. On les attendait souvent avec espoir et c'était toujours avec délivrance qu'on les voyait arrivés.
Clare était très fière d'en être une. Enfin, d'en avoir été une. Maintenant, son travail n'avait presque rien à voir avec celui qu'elle faisait avec son unité.

Bon, il était temps. Les yeux toujours clos, elle soutint sa position et expira très lentement. Alors, elle souleva les paupières d'un coup, braqua des yeux furieux sur la cible, ajusta son angle et tira. Elle aimait s'entraîner de cette manière. C'était un peu comme si un ennemi venait juste de surgir devant elle et qu'elle devait réagir rapidement.
La jeune femme jeta un coup d'oeil au petit écran sur la console qui montra sa cible. Touchée pratiquement au centre. Il semblerait qu'elle n'ait pas besoin de ses deux coups pour s'habituer à l'arme aujourd'hui. Tant mieux, vu qu'elle avait horreur d'être juste moyenne, voire bonne. Elle visait l'excellence. ll fallait toujours viser l'excellence.
La chinoise ferma de nouveau les yeux et répéta l'opération pour fabriquer une nouvelle surprise. Tir. Cette fois, la cible était percée en plein centre. Elle retint un sourire de satisfaction. De toutes façons ça n'était pas vraiment une surprise... Il faudrait tout de même qu'elle commence à développer une autre capacité, étant déjà à son maximum dans celle-ci. Et pourquoi pas passer maître dans un nouvel art martial. Pour l'instant, elle ne l'était qu'en kenpō kai...

[ je compatis Passez par la case armurerie et touchez 20 000 (pv Richard Grant) 188950

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L'aéroportée ? Les troupes aéroportées ? Une parachutiste finalement, tout comme lui. Oui car eux également ils l'étaient dans les forces spéciales. On avait été entrainé pour pouvoir intervenir sur tous les terrains, air, mer, terre. Donc forcément on avait ses brevets de parachutistes, et même d'autres disons assez spécifiques. Mais pas vraiment la peine de développer pour le moment. Il hocha simplement de la tête, pas la peine de la déconcentrer alors qu'elle allait tirer de toute façon. Bien désormais son arme était à nouveau réglée, on allait pouvoir reprendre l'entrainement.

A vrai dire, c'était comme une routine qui s'installait, oui car nul doute qu'on faisait toujours la même chose de toute façon, tous les matins ou presque. Au moins cela permettait de garder une certaine habitude à manier une arme à feu, il ne valait mieux pas la perdre cette habitude, cela ne ferait pas vraiment bon genre sur le terrain lors de confrontations armées avec l'ennemi. Enfin toujours est-il qu'il cala à nouveau la crosse contre son épaule avant de viser.

Lâchant une salve de trois balles, il observa ses tirs, bien sur de là ou il était, on ne pouvait pas dire si c'était excellent ou pas, mais à première vue, il était content de lui. Il recommença, toujours par salves de trois balles. Histoire de ne pas voir les tirs prendre des directions un peu alambiquées en fin de compte. Pour finir le chargeur fut rapidement vide, cela lui permit de l'enlever et de remettre la sécurité. Remettant l'arme sur la table juste devant lui, il appuya sur le bouton pour faire revenir son carton. Une fois le carton à sa portée, on le décrocha pour observer ses tirs. Appréciateur ou pas, il put voir en tout cas qu'il n'avait pas vraiment perdu la main au contraire. Ses tirs, en tout cas les impacts des balles se trouvaient tous dans la cible. Pas forcément tous au même endroit, il n'était pas tireur d'élite bien sur, mais au moins ils étaient tous dans la cible. De plus, il n'avait pas fait que viser le centre de la cible. De toute façon quand on tirait sur le terrain, on ne visait pas forcément toujours le ventre de l'ennemi, on visait un point vulnérable, la tête, les jambes, les bras. Donc il était assez content de lui malgré tout, du moment qu'il n'avait pas gâché de balles. Enfin on allait pouvoir recommencer avec un autre.

"Les paras donc. Quelles habilitations pour les sauts ?"

Les sauts basiques, ou avait-elle plus élevé comme pour les sauts HALO ou HAHO. Simple question, et purement militaire la question.

[Bon, ma réponse est apparemment fausse dans la vraie vie car seules les 82e et 101e divisions du XVIIIème corps aéroporté américain font du HALO ou du HAHO. Je n'ai trouvé nulle part où il est dit que la 3e le fait aussi. Mais j'en ai envie :p]

Est-ce qu'un jour ils auraient une salle d'entraînement sur cible mouvante ? C'était d'un ennuyeux parfois...
Après avoir répéter son petit manège pour corser le jeu jusqu'à ce qu'elle ait vidé son chargeur, Clare répondit :

_ Seulement en Low Opening pour ma division. Je crois que les bérets verts font du High, n'est-ce pas ?

Ce disant, elle appuya sur la touche de la console qui faisait revenir la cible. Elle fendit la pièce sur son rail accroché au plafond et Clare n'eut plus qu'à la décrocher lorsqu'elle l'atteignit. Tête, cou, coeur, ventre... Ses tirs étaient assez bien organisé. Les intentions de la chinoise étaient claires : tuer. En vérité, elle aurait peut-être été bien en peine si on le lui avait demandé de "faire des prisonniers" car tirer dans les parties vitales d'un être, c'était l'entraînement de toute sa vie. Et puis, lorsqu'on vous canarde, ça lui paraissait assez normal de rendre la pareille.
Le Major se débrouillait bien à première vue. En fait, c'était un homme intéressant.
Forte de cette nouvelle conviction, Clare attacha une nouvelle cible sur le rail et le renvoya au fond de la salle. Puis elle cala la crosse au dessus de sa poitrine contre son épaule et reprit ses tirs. Un tiers observateur n'aurait pas manqué de remarquer que l'arme semblait trop lourde pour des bras aussi fins. En tous cas, c'est que son frère et son père avaient du penser lorsqu'elle leur avait annoncé il y a des années sa décision de s'engager dans l'US Army. Ils l'avaient pris pour une démente. Qu'en serait-il maintenant ? Elle n'avait aucun moyen de le savoir, n'ayant plus de contacts avec eux. De toutes manières, son frère lui en voulait d'avoir mieux réussi que lui. Crétin ! Comme si ça avait été une compétition. Elle voulait juste qu'ils restent ensemble au départ...

Clare chassa ses souvenirs de sa mémoire. Si elle y pensait, ses tirs seraient surement moins bons. Et elle appuya sur la détente.

C’était déjà pas si mal à vrai dire, c’était peut-être le plus dangereux finalement les sauts en HALO, vu qu’ils ouvraient les parachutes vraiment à la dernière minute. Il suffisait que le parachute se coince totalement pour que finalement on se retrouve aplati comme une crèpe à même le sol. Pour cela que le HAHO était peut-être plus sécuritaire, on avait le temps d’ouvrir le second parachute au cas ou. Enfin toujours est-il que pour le moment, il était temps de se reconcentrer sur l’entraînement, juste après avoir répondu.

"En effet, nous avons les deux dans la formation, bien que l’utilisation du Low Opening est plus courante que l’autre."

Histoire de passer inaperçu dans les radars, toujours plus pratique pour les infiltrations quand même. Enfin toujours est-il que pour le moment on accrocha un nouveau carton pour avoir une nouvelle cible. D’après ce qu’il avait pu voir en observant celle avec qui il s’entrainait, on remarquait aisément qu’elle était une tireuse d’élite, enfin un sniper. Disons que ces tirs ne rataient jamais leurs cibles pour faire simple. On s’en serait douté bien sur, mais c’était toujours mieux d’en avoir la preuve concrête. De toute façon il l’avait déjà vue à l’œuvre.

Retournant son attention vers sa propre cible, il oublia sa présence. Enfin plutôt, il ne souhaitait pas la déconcentrer par le fait qu’il l’observait. C’était malvenu quand même. Reposant la crosse de l’arme sur son épaule, après avoir ajouté un nouveau chargeur et enlevé la sécurité, il visa la cible. Bien sur dans ces moments là, il valait mieux ne penser à rien. A vrai dire, c’était ce que permettait cet entrainement, de ne pas penser. Car bien sur, bien que le cliché militaire voulait que ceux-ci étaient des brutes sans cervelles, ce n’était pas vraiment exact. Au contraire. On évitait de penser grâce à cela. Sinon ou est-ce qu’on naviguerait ? Certainement à ressasser tout ce qu’on avait vécu depuis son arrivée dans l’armée. Son entrainement comme simple trouffion, tout ce par quoi il était passé, les différentes années de formation, pour en arriver jusque là. Sans oublier les conflits. On n’était pas sans âme, sans peur, vu qu’il arrivait à tout le monde d’avoir peur. On n’était pas une machine, et pour cela que parfois les souvenirs de ce qu’on avait vécu, revenait d’un seul coup. Enfin là, n’était plus la question, pour l’instant, il se contenta de viser la cible calmement, avant de presser à nouveau la gachette.

Clare vida de nouveau son chargeur, cette fois-ci à une vitesse déconcertante. Quand elle fit revenir la cible vers elle et qu'elle la détacha du rail, elle sourit. La posant sur la précédente abandonnée sur la table, elle put constater que les trous se superposaient presque.
Moui... Mieux valait bosser le corps à corps. Bien que ceinture noire en kenpō kai, il lui arrivait encore assez fréquemment que se faire avoir par son adversaire et de perdre l'avantage. Elle n'avait jamais croisé le Major Grant dans la salle d'entraînement. Est-ce qu'il était bon ? Sûrement. Le contraire aurait paru trop étonnant.
La jeune femme posa l'arme sur la table. Ses yeux furent attirés par son tatouage. En effet, tout autour du poignet droit (la main qui pressait la gachette), elle avait fait inscrire la phrase suivante en chinois : Souviens-toi de FenChuan. Sa gorge se serra. Son défunt fils. Songeuse, elle posa ses doigts sur les caractères de son prénom.

[J'ai pas fini, je réfléchis]

[Bordel, Grant ! Tu pourrais faire en sorte que j'ai de quoi rebondir quand même Razz

! Je ne sais pas quoi dire, ni quoi faire pour développer le truc... Passez par la case armurerie et touchez 20 000 (pv Richard Grant) 188950

C'est horrible !]

[ C'est Riri quoi, je ne le vois pas dire quelque chose dans ce genre de moment Passez par la case armurerie et touchez 20 000 (pv Richard Grant) 188950

]

Le chargeur fut rapidement épuisé, et on stoppa donc les tirs. Bloquant son arme en mettant la sécurité, il dégagea le chargeur, vérifiant qu'il n'y avait aucune balle bien entendu dans la culasse, avant de reposer le tout sur la table devant lui. Une fois que tout ceci fut fait, il ramena la cible près de lui, pour vérifier ses tirs. Bien sur, il n'avait pas le talent d'un sniper, mais disons qu'il savait bien tirer, à force des entraînements au cours de la formation ou ensuite, on devenait un tireur d'élite, différent bien entendu d'un sniper en fait. Etant donné qu'on ne tirait pas avec un fusil à lunette à plusieurs centaines de mètres. Enfin toujours est-il en tout cas qu'il avait l'air satisfait de ce qu'il venait de faire. Pliant les cibles, il récupéra l'arme et les deux chargeurs de vide afin d'aller les remettre dans les râteliers d'armes. Tout se passa en silence, de toute façon on ne voyait pas franchement quoi dire actuellement alors qu'on ne faisait qu'appliquer le protocole.

Une fois que cela fut fait, il signa à nouveau le registre, en effet, on avait signé une première fois pour dire qu'on avait emprunté une arme, et la seconde pour dire qu'on la rendait. C'était de la paperasse bien entendu, mais au moins on savait ce qu'on avait en stock. Une fois ce travail effectué, il retourna son attention vers le Sergent qui restait toujours à la même place, et pourtant elle avait terminé ses tirs n'est-ce pas ? En tout cas c'était ce qu'il en déduisait. Etant donné qu'elle avait posé son arme, on pouvait en conclure finalement qu'elle avait fini ses tirs. Mais apparemment elle avait l'air dans un tout autre monde. Va comprendre. S'approchant doucement, bien entendu, il ne voulait pas non plus la surprendre ce n'était pas dans son but, il posa une fois proche d'elle, une main sur son épaule. Qu'on y voit rien là-dedans d'offensant ou quoique ce soit, c'était simplement pour montrer sa présence en quelque sorte. Et maintenant ?

"Tout va bien ?"

Quoi ? Elle était étrangement silencieuse, on pouvait se poser des questions.

[Parfait ce post-là I love you

Merci (et désolée de ne pas avoir assuré dans le précédent)]

Le temps s'était arrêté pour Clare dans la salle d'armes et l'espace s'était réduit aux quelques centimètres de peau que couvrait son tatouage. Elle ne remarqua pas que le Major avait terminé son entraînement et qu'il était allé signer le registre pour signifier qu'il reposait son fusil dans le stock. Elle aurait du aller faire de même, mais non... Elle restait là, debout devant sa table, le regard dans le vide ou en tous cas, concentré sur quelque chose d'invisible pour un observateur extérieur.
Richard finit par s'en inquiéter et vint poser une main sur son épaule. Geste hautement dangereux s'il était destiné à une ceinture noire de kenpō kai dans la lune. Sortant brutalement de sa transe, les yeux de la jeune femme s'agrandirent d'effroi. A la vitesse de l'éclair, sa main vint se saisir fermement du poignet du militaire et...

"Tout va bien ?"

Merde ! C'était seulement le Major... Si elle avait continué son mouvement, elle aurait pu lui casser le bras. L'horreur ! Clare desserra immédiatement sa prise sans pour autant la lâcher et se tourna vers lui, confuse.

_ Excusez-moi, Major. C'est un réflexe défensif.

Le contact de la peau de Richard dans la paume de sa main lui donna une étrange impression de bien-être et elle réalisa que depuis son fils aujourd'hui défunt, personne ne l'avait réellement touchée. Quelle bizarrerie de s'en rendre compte dans cette circonstance qui la mettait un peu mal à l'aise...
La jeune femme rendit à son supérieur sa liberté de mouvement et s'excusa encore avec un simple sourire et un regard doux. Puis elle alla également signer le registre et remettre son arme là où elle l'avait prise. En revenant à la hauteur du Major, elle avait une question très sérieuse à lui poser :

_ Croyez-vous que l'on fait bien de s'occuper du sort de sa planète avant de s'occuper de nos propres problèmes ? Je veux dire... Bien sur, nous nous sommes engagés à protéger notre pays et par extension notre planète mais... ce qui est inachevé dans notre vie ne risque-t-il pas de nous empêcher de nous donner à fond dans nos missions ?

Evidemment, elle parlait de son désir de tuer Luan, son ex-mari et assassin indirect de son fils. Bien que dans son dossier, il soit précisé que les deux étaient décédés dans une dramatique accident de voiture.

Eh bien elle avait de la poigne en tout cas, bien, pourtant il avait malgré tout, tout fait pour ne pas paraitre silencieux, ni même par la prendre par surprise. Mais visiblement, on dirait bien qu'elle était tellement plongée dans ses pensées, qu'elle ne l'avait pas vu venir. En tout cas haussant légèrement un sourcil en la voyant attraper son poignet, on se demandait bien ce qui lui passait par la tête. Enfin il pouvait comprendre que tout ceci ne soit qu'un réflexe, il était dans le même cas, si seulement il était plongé dans ses pensées et que quelqu'un venait le réveiller. Toujours est-il qu'il hocha simplement de la tête, exprimant ainsi que ce n'était pas si grave que cela. Mais bon la prochaine fois, il allait quand même éviter, de la prendre par surprise de cette façon, surtout pour son poignet.

Enfin elle revint rapidement à elle et lui rendit sa liberté de mouvement alors qu'elle faisait ce qu'il venait de faire. C'est à dire rendre son arme et signer le registre, jusqu'à ce qu'une question assez sérieuse vienne troubler le silence actuel. Enfin silence. Apparemment, elle avait des questions, il allait essayer au mieux de lui répondre, mais il n'était pas vraiment le plus fin des psychologues de toute façon, pas sur qu'il y arrive. On fera de son mieux. Croisant les bras sur sa poitrine, il s'installa de façon nonchalante contre la table avant de prendre la parole.

"Nous avons tous des démons à terrasser dans nos vies, notamment concernant nos passés. Je ne dis pas qu'il faut les laisser derrière nous et oublier, mais tout vient à point qui sait attendre. On ne peut pas vraiment se permettre d'être obnubilé par quelque chose de son passé au cours des missions. Nous sommes humains, et nous avons tous fais des erreurs ou je ne sais quoi que l'on voudrait réparer. La suite, est de savoir si à côté de cela, ça doit passer au détriment de la confiance que votre équipe place en vous au cours des missions ou pas."

Il ne voyait pas vraiment quoi dire d'autre, il avait essayé au mieux de répondre mais difficile dans ses cas-là, surtout quand on ne savait pas pourquoi elle posait ce genre de questions. Enfin de toute façon il ne demanderait pas, après tout, chacun ne parlait que lorsqu'il en sentait le besoin.

"Pourquoi cette question ?"

Cela n'avait rien à voir avec son passé, mais bon, on se demandait pourquoi cette question venait sur le tapis. On avait tous des états d'âmes.

Clare avait eu peur que le Major ignore sa question ou la trouve bizarre et lui demande de passer son chemin. Il n'en fit rien. Au contraire, il sembla y accorder beaucoup d'attention et revint s'appuyer contre la table vers elle pour lui répondre. Tout ce qu'il lui dit, la conscience de Clare lui avait déjà dit. A maints reprises. Bien sur qu'il fallait se concentrer sur ls missions. Elle avait été stupide de poser une question pareille. Elle se serait frappée la tête si elle avait été seue. En fait, peut-être qu'elle le ferait une fois que Richard serait parti. Elle voulut lui dire qu'il avait raison et qu'elle n'aurait pas du demander ça mais le militaire l'interrogea sur les causes de son questionnement. Zut ! Maintenant, elle ne pouvait pas lui dire de laisser tomber, il allait falloir qu'elle s'explique... Autant dire la vérité, enfin, quelques fragments :

_ Il y a quelque chose... quelque chose que je dois faire à l'extérieur de la base en souvenir de quelqu'un. Et je n'aimerais pas mourir ici avant d'avoir pu l'accomplir.

Ca, c'était de la franchise ! Elle leva ses yeux d'encre vers son supérieur et osa demander :

_ Ce sentiment vous est-il inconnu ?

Ca ne l'aurait pas beaucoup étonnée qu'il réponde par l'affirmative. Pas mal de sentiments semblaient inconnus du Major Grant à première vue...
La chinoise se râcla la gorge et ajouta :

_ C'est jsute que j'ai l'impression que nos vies se sont arrêtées en arrivant dans le projet Stargate. La plupart des militaires ici n'ont pas ou plus de famille, pas d'attaches...

Ok il voyait à peu près, bon bien sur, il ne savait pas du tout ce qu'elle comptait faire, enfin quel était le problème qu'elle devait résoudre à l'extérieur de la base, et à vrai dire, ce n'était pas ses affaires. On avait tous ses problèmes à régler de toute façon. Toujours est-il que cela ne devait quand même pas vous ronger de l'intérieur. Bon il n'était pas vraiment fin psychologue de toute façon, donc comment réussir à dire quelque chose dans ce cas là. Surtout que par la suite, elle lui posa la question de savoir s'il connaissait cela. Enfin le sentiment de cela. Difficile de répondre à cela, surtout qu'il n'était pas franchement du genre à parler de sentiments loin de là. La situation, oui il connaissait ce genre de situations, mais ses sentiments, disons qu'on les enfermait bien à double tour dans une tour d'ivoire renforcé à coup de béton armé.

"Je connais ce genre de situation, je ne dis pas que c'est facile à gérer, mais il ne faut jamais se laisser ronger de l'intérieur par ses problèmes. Il faut les prendre un par un, et selon ceux qui vous arrivent dessus en premier."

Il ne parlait pas de sentiments, de toute façon le jour ou il parlerait de cela de toute façon, il faudrait vraiment qu'il soit ouvert à quelqu'un, de façon assez importante. Et ce n'était pas encore pour tout de suite de toute façon. La suite, il pouvait aisément comprendre ce qu'elle voulait dire. Bien qu'elle n'avait pas totalement raison, les militaires, ceux présents ici, avaient également une famille, enfin pour la plupart, une femme, des enfants et on en passe. Pas tous bien évidemment, mais certains oui.

"Il ne faut pas s'arrêter à ce qu'on voit. La plupart des militaires ont une vie privée à côté, avec des familles vous savez. Et vous êtes vous mêmes dans une grande famille ici Sergent. On n'abandonne jamais l'un des nôtres."

Il ne voyait pas comment développer d'avantage, oui il connaissait ce sentiment d'abandon, pour l'avoir vécu toute sa vie, enfin la plupart de sa jeunesse en tout cas avant d'entrer dans l'armée.

"Rien ne vous empêche de vivre à côté, malgré ce par quoi vous traversez. Il faut avancer, et ne pas vivre dans le passé."

Une simple constatation, rien d'autre finalement, bien que parfois le passé vous revenait en pleine figure.

Clare eut subitement un illumination : mieux valait pour elle qu'elle n'ait pas fini de mettre au clair ses affaires à l'extérieur de la base. Ainsi, elle avait toujours une raison de survivre aux missions SG. Il fallait qu'elle y survive pour pouvoir un jour se venger de Luan lorsqu'elle serait libre d'aller où bon lui semblerait. Si jamais elle l'avait déjà tué, qu'est-ce qui la pousserait à vivre au fond ? Plus rien. Savoir Luan encore en vie quelque part lui donnait un vrai leitmotiv pour trucider tous ces wraiths et rentrer vite fait au pays. Ca devait la rendre être plus combattive et donc plus efficace.

Cette conviction lui arracha un sourire. Le seul sourire parfaitement sincère depuis la mort de FenChuan. Il était beau. Et surtout, il sonnait juste dans ce moment de doute.
Alors la jeune femme se sentit soulagée d'un grand poids. Si soulagée qu'elle aurait presque envie de serrer Richard dans ses bras. Mais bon, faut pas déconner, c'était son supérieur quand même ! Comme pour le remercier, elle lui adressa ce sourire éclatant qu'il ne lui avait jamais vu.

_ Vous avez raison.

Sacré Major ! Il parlait peu mais ça valait le coup d'écouter ce qu'il disait.

Bon, maintenant, elle avait faim. C'était l'heure du petit-déjeuner non ? Elle ferait son entraînement physique ce soir puisqu'elle avait fait le tir ce matin.

_ Je pensais aller au réfectoire avaler quelque chose. Est-ce que vous avez déjà manger ?

Ce serait étonnant à une heure pareille.
La chinoise ne voulait pas imposer sa présence plus longtemps que nécessaire, surtout à ce militaire-là qui avait l'air si solitaire, mais il s'agissait d'une simple question alors pourquoi pas...

Il avait raison ? Oui enfin il n'avait fait que donner son opinion rien d'autre dans la conversation, le reste, c'était tout simplement elle qui avait fait fonctionner ses méninges, donc au final, il n'avait fait qu'émettre une hypothèse. En tout cas, c'était bien la première fois qu'on la voyait sourire de cette façon. Va comprendre. De toute façon il ne chercherait pas à comprendre les femmes, bien trop compliquées à son avis. Enfin toujours est-il que c'était toujours mieux que d'avoir l'air dépressif à souhait. Au moins maintenant elle avait l'air, disons, plus réceptive à la réalité. Bien qu'il ne sache pas exactement ce qui s'était passé dans sa tête, de toute façon il ne demanderait pas, ce n'était pas ses affaires, au moins cela avait fait son chemin et désormais elle avait l'air....mieux non ?

"Je dirais simplement que j'ai donné une possibilité et que vous avez réfléchi donc que vous avez décidé vous mêmes de savoir si ce que je disais était juste ou non."

Il restait toujours aussi humble mine de rien, enfin ne revenons pas là-dessus. Oui il n'aimait pas se mettre en avant, il préférait que ce soit les autres, montrer en quelque sorte, que chacun faisait son propre chemin et qu'il ne faisait que proposer l'un de ses chemins, libre aux autres de le prendre ou pas. De toute façon il n'était qu'un supérieur hiérarchique, voir un ami pour d'autres, donc rien qui obligeait à ce qu'on suive ce qu'il disait.

"En effet, mais je ne serais pas contre un café."

En gros, il acceptait de la suivre, même si au final, il n'allait que prendre un café. Faisant un signe de la main, sorte de galanterie en fait, pour lui dire de passer devant en fait. Vous voyez de quoi on veut parler non ?

"Après vous."

Tiens ! Le Major voulait bien encore un peu de sa compagnie finalement. Elle lui avait offert l'opportunité rêvée de lui fausser compagnie mais il ne l'avait pas saisie.
Lorsqu'il esquissa un geste l'invitant à le précéder vers la sortie, elle le remercia d'un simple sourire poli. en remontant, ils croisèrent d'autres militaires qui allaient dans la direction opposée.

[Oui, c'est ultra court mais je vais aller écrire la suite dans le réfectoire. Ensuite je reviendrais mettre le lien ici Wink

]

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